Sortie France le : 5 septembre 2018 // Vu le : 13 septembre 2018 •Synopsis et bande-annonce : sofia-vostfr (via Memento Films/YouTube) •Chronique :
— Ceux de là-bas, ceux d’ici ou plutôt celles de là-bas, celles d’ici – Solidarité générationnelle versus traditions tenaces – Périples à travers des situations toutes très parlantes —
Un film à voir pour comprendre c’est quoi vivre dans un pays au sein duquel la femme ne peut pas faire comme elle veut, surtout lorsque cela concerne son corps.
Après l’excellent Much Loved, encore un film sur la vie au Maroc qui ose évoquer un sujet sensible à travers l’histoire de celles et ceux qui ont un peu plus de moyens financiers que les autres pour vivre.
Comme cela est annonce d’entrée, le film se base sur l’Article 490 du code pénal marocain. Le texte dit quelque chose, les actes s’adaptent.
Sofia est un film sérieux qui parle du Maroc d’aujourd’hui, pays qui poursuit son essor économique et dont il n’est pas facile pour certain.e.s de faire avec.
C’est aussi un film qui parle des spécificités, de la manière de faire de certains dans le pays (us, coutumes, traditions…), le faire avec quoi.
Il axe tout sur la différence générationnelle – perception des choses comme la solidarité – mais surtout parle de la femme, de beaucoup de femmes et jeunes femmes du Maroc, donc tout simplement la situation délicate de pas mal d’entre-elles dans les pays arabes.
Mais ce que l’on retiendra aussi de ce film, est qu’il faut éviter de se mêler de ce qui ne nous regarde pas, surtout de faire la bêtise de se fier aveuglément à quelqu’un.
Par deux. Génération, culture, famille, milieu social, vérités versus mensonges, inversion des rôles surtout d’un fait sociétal. Idem pour ce qui concerne la perception du film, la perception des choses par les personnages du film, la complexité du contenu et la facilité avec laquelle on comprend et accepte ce que l’on voit.
Les contrastes sont bien présentés et seront faciles à comprendre pour ceux qui s’intéressent un tant soit peu à ce qui se passe chez nos voisins, ceux de l’autre côté de la mer Méditerrannée.
Exemple de contraste. La figure de la sagesse représentée par cette probable grand-mère à travers laquelle on peut reconnaître la culture berbère n’est pas présente par hasard. Son attitude est là aussi en total contraste à celle des autres parents, surtout d’une mère. Ladite mère dans son monde chic pour ne pas dire sa prison dorée, qui lors d’une confidence, muhmm, comment dire…ses propos c’est comme se prendre – de la main d’une femme qui aurait oublié d’enlever sa grosse bague certis de diamant – une claque rapide sur les deux face du visage. Ça fait mal !
Donc deux. Deux familles pour une bataille assez singulière, que la caméra durant certains face-à-face parvient à retranscrire l’incongru de la situation.
Quand d’autres réalisateurs auraient trouvé là l’occasion parfaite pour faire un film dramatique en mode second degré, tout ici reste sérieux, surprend même. Bon film !
« Ne parle pas de choses que tu ne maîtrise pas »
- p.s : Lena, en dehors de l’intelligence du traitement du contenu, demeure le personnage principal du film.