•Sortie France le : 12 juin 2019 __ Vu le : 24 juin 2019 •Synopsis et bande-annonce : lunedemiel (via Le Pacte/YouTube) •Chronique :
Une très impliquée, très obsédée et légèrement stressante car bien casse bonbons — Deux stoïques très attachants — Un road movie singulier qui mélange savamment histoire, poésie et comédie _
Deux touristes français, pardon, deux parisiens à l’étranger – et là tout est dit…hélas – voilà ce qu’est ce couple de jeunes parents dont la motivation de l’un n’est pas celle de l’autre et au sein duquel il y en a un des deux qui va un tout petit peu en baver.
Oui, ce « road trip » qui s’opère pour assister à la commémoration du soixante-quinzième anniversaire de la destruction de la communauté du village de naissance en Pologne du grand-père du mari ne fut pas de tout repos.
Alors, entre le fait de gentiment se moquer du touriste français en territoire étranger : le français méprisant, celui qui ne fait aucun effort pour s’adapter, un peu abruti, mais aussi de donner l’impression d’avoir affaire à une caricature en la personne du personnage féminin qui cite régulièrement, avec une certaine excitation, le fait qu’ils viennent d’une famille polonaise juive…exterminée, les visites guidées que nous propose Lune de miel fait qu’il oscille entre la bonne comédie et du dramatique non dénué d’émotion.
Ce mélange des genres, qui pourrait ne pas plaire à beaucoup, est une méthode originale d’évoquer l’Histoire. L’Histoire qui s’entend, qui se regarde, pour moi, tous les détails que comporte ce film sont Histoire.
Lune De Miel est une œuvre comme Un devoir de mémoire qui véhicule des messages à travers les témoignages qu’il propose, insiste sur des vérités à accepter malgré le fait que cela soit dur à entendre ou à voir.
Parmi ces vérités, il y a la difficulté pour certains d’accepter qui ils sont, eux qui semblent bien paumés pour ne dire psychologiquement atteints, eux qui devraient faire un travail sur leur personne avant tout et par la même, parle de ceux qui abandonnent volontairement une identité pour passer à autre chose, tourner le dos à leur funeste passé afin d’avancer dans le but pour devenir une autre personne.
« Heureusement qu’ils nous restent des bons souvenirs ! »
Divergences, malaises, maladresses, surprises, de drôles de rencontres, c’est une traversée de la Pologne, un voyage pour une quête d’identité qui n’est pas de tout repos pour ces deux personnages, Lune de miel c’est beaucoup de ça ! Vous rirez un peu, serez agacé.e.s, vous vous cultiverez et aurez la confirmation que les vacances en couple, ça passe ou ça casse.
Émouvant. La réconciliation n’est pas qu’avec son histoire. Cette atypique et douce comédie montre qu’il faut faire la paix avec soi et ses proches, pour soi et les siens…et l’excuse générationnelle pour ne pas la faire est juste une excuse.
La citation des noms des camps lors d’une chanson est probablement l’instant le plus fort de ce film ou peut-être celui d’après…oui oui, c’est plus celui d’après. Bon ciné !
« Vous partez dans un pays où les gens sont génétiquement antisémites »
- n.b : Ce film est le récit autobiographique du vécu de la réalisatrice. D’accord, mais une question demeure entière. Le personnage féminin s’inspire t-elle d’elle aussi, ou est-ce une caricature permettant d’offrir une comédie plutôt qu’un film 100% dramatique ?
- p.s : On ne les voit pas trop longtemps, mais les parents sont des amours, même si ils sont du genre cachotier.