•Sortie France le : 14 novembre 2018 // Vu le : 22 novembre 2018 •Synopsis et bande-annonce : suspiria-vostfr (via Metropolitan Films/YouTube) •Chronique :
— Une danse – Une qui cache bien son jeu – Un contexte particulier —
Entre la manière dont il est filmé et le contexte historique – politique et sociétal – durant lequel se déroule l’intrigue, sans la présence de Tilda Swinton, un très gros doute s’installe en début de film. Ceci est tout simplement dû au fait d’avoir l’impression qu’au lieu de regarder un thriller horrifique, c’est un film sur le Berlin d’après la Seconde guerre mondiale et avant la chute du mur qui nous est présenté. En gros, pendant un trop très long moment, oui, très gros doute.
Le dictat ou plutôt le pouvoir du milieu de la danse classique ou de la danse tout court, mais en plus glauque que Black Swan, oui c’est possible : Suspiria !
Des danseuses dont le destin est programmé par de parfaites illusionistes, dans un lieu labyrinthe où l’énergie qui se dégage de l’une, semble être contagieuse chez certaines et macabrement envoûtante pour d’autres malheureuses. Suspiria est très spécial, il l’est encore plus quand on n’a pas vu l’original*.
Il nous présente le « Volk » , une danse assez spéciale, qui réalisée par de drôles de dâmes qui ne font pas leur âge, est un outil de torture très original.
Les sorcières d’antan avaient leurs mystiques pouvoirs, pouvoirs qu’une, entourée de cerbères de professeures dont la bienveillance n’avait d’égal que la perversité, pratiquaient durant les années 70 cette danse « Volk » dans un lieu avec ses secrets et ce, pour accomplir bien des desseins. Bien-sûr, il ne valait mieux pas pour certain.e.s d’être un parasite à leur tranquilité.
Comme l’intitulé du dernier acte : « Couper la poire en deux » , c’est le cas pour moi côté ressenti.
Effets spéciaux et scènes horrifiques qui passent, le reste bof bof.
Pas de rythme, décousu, très étrange, très conceptuel, Suspiria s’apparente plus à un thriller psychologique et horrifique qu’à un film d’horreur. On adhère ou pas, mais 2h30 tout de même, durée dont on retiendra surtout la grande danse qui est superbe, pour ne pas dire intense, celle durant la grande représentation. Elle est intense au point de bouleverser votre rythme cardiaque.
Conclusion. Suspiria, Mère Suspiriorum, Mère des « Soupirs » , fallait pas voter contre elle.
Ce film : Artistique, c’est certain ; Effrayant, du tout ; Théâtral et space, ça oui ; Inclassable, oh que oui !
Bon, il restera la bande son qui est assez plaisante et le jeu des deux actrices : Tilda Swinton et Dakota Johnson. Bon film !
- Musique de THOM YORKE du groupe Radiohead. Comme il parait que beaucoup se sont déplacé.e.s en salle pour ce notable détail, je le mentionne donc !
- *Remake du film de Dario Argento, 1977. Pas vraiment à la hauteur diront certains, pas du tout pour d’autres, et pour ceux qui n’ont pas vu l’original, bof sera un sentiment intermédiaire, ou « cool, bien space ! » Je vous laisse juge.