•Sortie France le : 21 novembre 2018 // Vu le : 29 novembre 2018 •Synopsis et bande-annonce : mauvaisesherbes (via Mars Films/YouTube) •Chronique :
— Une intro qui calme – Un bon duo, film comme personnages – Sémantiquement fun —
« Il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Juste des mauvais cultivateurs » – Victor Hugo –
À tout plan A, il faut un plan B. Là, il semblerait que certains soient passés direct par le C, ce qui n’est pas pour nous déplaire, nous public.
Du dramatique, du drôle. Les deux se combinent bien pour par exemple nous faire comprendre les affres et conditions de (sur)vie dans un pays en guerre, surtout quand on est un enfant. On comprend que survivre à une guerre est une chose, et que les batailles du quotidien sont tout autres, tant les adversaires sont nombreux et souvent plus fourbes.
Film social positif ou plutôt feel-good movie social qui parle des jeunes, des moins jeunes, le travail bénévole, la malice, la bonne volonté, mais aussi les blessures intérieures, dans Mauvaises Herbes que du bon ! Concernant les jeunes, il est ici question de leur malice et leur bon fond, jeunes qui méritent notre patience question de les laisser venir à nous pour parfois, être agréablement surpris.
De film qui paraît gentillet au départ, au fil de son développement, il vous assomme sur le plan émotionnel avec des courts instants dramatiques de la vie de chacun. Lesdits courts instants sont intelligemment parssemés et se combinent à merveille avec les drôles. Bref, dans l’ensemble, vous aurez droit à une œuvre qui ne fait pas dans le patos point de vue émotion et pas dans le lourdeau côté bonnes intentions et humour.
« La vie nous ramène toujours là où nous sommes censés être. »
Quatuor de personnages ( les 3 principaux + le groupe de jeunes) pour nous présenter sous un autre angle la banlieue et ses faux clichés mais aussi ses spécificités, jeunes en difficultés, des personnes plus âgés, personnes de bonne volonté que le système mine, face obscure des exploitants « intouchables » de la détresse sociale, Mauvaises Herbes à sa manière dénonce certaines réalités et trace des portraits touchants qui tordent le cou aux idées reçues. Cela donne à réfléchir !
Donc ! Film qui donne foi en l’espèce humaine mais qui ne va pas forcément changer le regard sur les jeunes en difficulté vivant en banlieue, Mauvaises Herbes joué par deux très grands enfants dont Madame Deneuve parfaite dans ce type de rôle (Cf / La Tête Haute) forme un beau mixte – avec ces jeunes – dont les techniques de persuasion originales pour provoquer en eux un effet de socialisation, sont très intéressantes. Certains du public s’attacheront à ces mêmes jeunes qui sont assez cinglant.e.s ou plutôt tranchant.e.s dans le jugement.
La réussite de ce beau mixte d’acteurs plus aguerris qui semblent avoir pris du plaisir dans ce projet est réel, projet qui quand on y regarde bien, possède une forme ainsi qu’un fond très sérieux.
-« Un enfant qui cause des problèmes est avant tout un enfant qui a un problème ; Si tu lui donne ce qu’il y a de mieux, il voudra ce qu’il y a de mieux. »
-« Il n’y a pas de faits. Dans la vie il y a que des interprétations »
-« Il y en a qui trouvent que l’on dépense trop d’argent pour les mauvais élèves »
Les propos ci-dessus que je trouve justes, sont simples dans le texte et désolants à la fois, du fait qu’autour de nous, on peut faire l’amer constat que beaucoup de personnes qui pourraient changer la donne se mettent volontairement des œillères devant les yeux, question de se dédouaner de leur lâcheté.
« Je ne suis pas vieille, j’ai de l’expérience. »
Le propos ci-dessus est une précision qui s’emploie au féminin comme au masculin !
Donc, film riche en sujets, intelligent, sérieux sans en donner l’air, drôle sans trop en faire, on passe un bon moment tout en versant quelques larmes devant la cruauté humaine. Bon film !