•Sortie France le : 26 février 2020 __ Vu le : 27 février 2020 •Synopsis et bande-annonce : darkwaters-vostfr (via Le Pacte/YouTube) •Chronique :
Un sidérant je m’enfoutisme — Les faiseurs de la riche Amérique en costume trois pièces versus les ploucs en salopette casquette et à fort accent que sont ces rednecks — Dédain à tous les niveaux, vous constaterez tout cela dans cette histoire vraie …
Bon thriller social comme les américains savent si bien faire, Dark Waters rentre dans cette lignée de films qui vous mettent gentiment des claques et des noeuds au ventre quand on prend connaissance et conscience de leur contenu, comme avec Spotlight.
Simple, d’une implacable froideur, il nous offre une virée – des années 70 à nos jours – dans la toujours fameuse Amérique des laissés-pour-compte face aux puissants bulldozers businessmen qui n’ont pas d’état d’âmes, car se savent protégés, eux comme leurs actes.
L’histoire de cet avocat curieux et surtout pas au cœur de pierre qui est allé à contre-courant, est l’instant de voir l’Amérique bien blanche qui a réussi, l’emprise d’une entreprise sur toute une ville dont les habitants prennent fait et cause pour elle car leur offre de quoi vivre, les mécanismes de dissuations mais aussi de persuation d’antan qui n’ont guère évolué depuis.
L’histoire d’un jeune associé pas vraiment dangereux mais impliqué et méticuleux excerçant dans un grand cabinet d’avocats de la région est un très très bon film sur le combat, sur le système judiciaire qui protège les grands et les puissants qui eux, profitent de l’ambiguïté pour ne pas dire exploitent à merveille des failles administives dans les différents et très nombreuses réglementations, tout cela uniquement dans le but de s’enrichir, même si c’est au détriment d’innocent.e.s.
Dark Waters est aussi une histoire empreinte d’un grand cynisme qui montre comment mettre hors-jeu des personnes dans le besoin grâce à la lenteur administrative. Pas moral, mais pas illégal, donc pourquoi ceux qui y trouvent leur intétêts s’en priveraient-ils !?
Les amis sont les amis. Les affaires pareilles.
Une entreprise, des hommes, des personnes qui meurent prématurément, d’autres en danger, la mort qui rôde silencieusement, un homme obstiné qui se pose des questions, un procès qui hors procédures et démarches antérieures a duré 19 ans.
Dark Waters est un film dans l’air du temps qui pourrait être pris comme un film à charge, une cinglante charge contre les industries chimiques et les industriels pour qui nous qu’ils appellent « Le petit peuple » et qu’ils désignent comme étant « les récepteurs, » ne pèsent pas lourds face à leur bilan comptable positif. Dark Waters est instructif.
APFO : Composé chimique très persistant dans l’environnement, qui dure bien plus longtemps que des longs procès fleuve pour les dénoncer, comme celui de ce film.
Dix neuf ans donc de procès contre l’entreprise DuPont, ce film relate en partie cela et dénonce le mal de cette contamination mondiale (production depuis les années 50) bien dissimulée par ceux qui l’ont perpétré. Cela fut tellement bien fait que pas mal d’entre-vous allez découvrir que nous tous sommes touchés – même encore aujourd’hui…certes à moindre mesure – par ce qui s’est passé là-bas.
C’est cool ! Allez voir un film, le trouver très bon et la récompense, il te dit : « Dommage pour toi pigeon ! »
Dark Waters c’est donc l’histoire d’un homme, un héros ordinaire nommé Robert Bilott, l’histoire d’une pollution volontaire, d’un problème sanitaire absolument pas en passe d’être réglé, l’historique d’un marathon judiciaire, mais sans prendre peur, il faut prendre conscience que Dark Waters c’est l’histoire du Téflon* et des entreprises (chimiques) qui agissent sans vergogne, agissent bien souvent pour cela leur soit profitable et pas en notre bénéfice. Bon ok, vous risquez de paniquer, mais au moins vous êtes prévenus ! Bon ciné quand même !
« La chimie pour une plus belle vie »
- Adaptation cinématographique du livre autobiographique de Robert Bilott « Exposure: Poisoned Water, Corporate Greed, and One Lawyer’s Twenty-Year Battle against DuPont » paru en 2019 (Pas lu).
- *Téflon : Molécule servant de revêtement anti-adhésif. Ce revêtement est très utilisé sur les ustensiles de cuisines et le textile.
- p.s : Mon instant préféré du film : Le réveil et le rappel à la conscience collective du personnage interprété par Tim Robbins lors d’une réunion d’associés. L’instant est fort, tout autant que l’audition du PDG de DuPont. Bon, il y a aussi le clin d’oeil de fin qui est assez appréciable.
Une réflexion sur “Dark waters, +++++ ♥”
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