•Sortie France le : 2 septembre 2020 __ Vu le : 10 septembre 2020 •Synopsis et bande-annonce : ema-vostfr (via Potemkine Films/YouTube) •Chronique :
Quelque chose de pas très moral s’est produit — On reproche beaucoup de choses à une personne — On nous parle, pas vraiment en bien, d’une autre personne que l’on ne voit pas, Paulo. ….
J’avoue que les premiers instants de ce film m’ont quelque peu rendu sceptique, tant pour la suite du film que pour ma présence devant lui, car aucune idée du où allait me mener le film.
Relation bancale et toxique, dont les deux qui forment leur couple semblent ne pas savoir ce qu’ils veulent sur un sujet précis qui est juste un… enfant, Ema se laisse d’abord regarder pour ses personnages torturés, la complexité d’une situation et la curiosité de savoir comment cela va se terminer pour toutes, ses nombreuses personnages féminins.
En effet, Ema est un film sur les femmes seules… même quand elles sont accompagnées, un film qui évoque le rôle de la mère, sa place, ses devoirs ou obligations qui semblent être immuables, gravés dans le marbre, mères qui donc quand elles font un rejet, que cela soit d’un enfant naturel ou adopté, dérangent.
Vivre librement, vivre, se reconstruire, pardonner et se pardonner, ne pas se mettre de barrières côté expériences, Ema parle vraiment de la femme, les indécises, des femmes qui connaissent leurs limites, celles qui ne se mettent pas de limites, celles qui se découvrent sur le tard, celles qui aiment ce pouvoir que de faire jouir un homme qu’elles trouvent poupin et laid quand ils balancent la sauce (il montre que ce pouvoir beaucoup l’aiment et l’assument). Il évoque aussi les autres femmes que sont les gentilles, les bafouées, les amoureuses, les désenchantées, les machiavéliques.
Oui, la femme est multi-facettes et Ema qui n’est pas un porte étendard féministe, ni un plaidoyer pour le polyamour (- ici en mode je ne vous laisse pas vraiment le choix de vivre de la sorte -) n’en est pas loin !
Le gros doute que j’avais au début s’est dissipé. Si vous aussi le doute vous habite au sujet de ce film, mon conseil est d’aller le voir et de dissocier les portraits des différentes jeunes filles et femmes qui sont proposés, les dissocier de la quête personnelle très particulière de son personnage principal au visage et regard quelquefois hypnotiques, bref, concentrez-vous sur lesdits portraits !
Bon ! Malgré cela, je ne vous garantis pas que vous trouverez cette originale quête du bonheur qui pousse beaucoup à faire des choses étranges de pas très bon goût, surtout sur sa fin. Ema se regarde, s’apprécie, questionne surtout, à l’image de son affiche : Foetus-soleil, soleil, magma en fusion ? La représentation semble métaphorique. Bonne toile !
« L’abandon d’une mère de son enfant est une trahison, est inhumain »
« Il faut accepter ce que l’on a perdu »
« La danse. S’exprimer avec son corps. La liberté »
- ps : La tirade de Gael Garcia Bernal sur le raggaeton est de toute beauté…même si c’est une musique que j’affectionne.