•Sortie France le : 20 octobre 2021 __ Vu le : 23 octobre 2021
•Synopsis et bande-annonce : illusionsperdues (via Gaumont/YouTube)

•Chronique :

 

2021_064_‎ ILLUSIONS PERDUES ++++

(23 10-octobre 2021‎ _ 20.30)

Délicatesse — Indélicatesse — Des drôles de relations et postures d’antan …

– ATTENTION ! Ressenti sur le film avec une méconnaissance totale de l’œuvre d’Honoré de Balzac dont il est inspiré et adapté –

La cour de Paris, le Cirque de Paris, le Théâtre de Paris. Paris d’hier et d’aujourd’hui : Illusions Perdues, jeu de dupes et de manipulations : mode d’emploi. Celui-ci est toujours valable de nos jour !

Paris, apparemment, depuis la nuit des temps, une destination façon Eldorado américain où les provinciaux sont toujours vus comme débarquant d’un lointain et « exotique » ailleurs, d’où le propos suivant qui semblait comme leur être dédié : « S’il fallait rater sa vie, il valait mieux le faire à Paris. »

L’après Révolution, la noblesse, les provinciaux en quête de richesse, les codes de la Haute société (l’Aristocratie) toujours pérènes de nos jours et qui sont très précis, intransigeants et surtout fatals si mal appliqués.
‎Il est à noter qu’il ne soit pas certain que même en assimilant tous les petits secrets de l’Aristocratie et du microcosme parisien d’antan, vous soyez en mesure de vous y faire une place aujourd’hui.
Je le reprécise, Illusions Perdues est une invitation au voyage vers un temps pas vraiment de jadis.

Duel, confrontations de mondes où il faut éviter de croire qu’avoir acquis une certaine notoriété fait de vous quelqu’un de respectable et de respecté, cette histoire de revanche sur la vie et de disgrâce qui permet d’en apprendre un peu plus sur le Paris de l’après Révolution nous informe sur le métier du journalisme d’antan, celui qui n’était pas vraiment objectif et dont l’héritage – vous le verrez –  jusqu’à ce jour a été bien transmis.
Bonne surprise ! Si vous ne compreniez rien au « métier » d’influenceurs et d’influenceuses, le petit cours de rattrapage ici présent vous sera très bénéfique.
En effet, concernant ce milieu, le film nous montre surtout la chose suivante : L’époque a changé, pas vraiment les méthodes qui ont juste évolué, car placements de produits, pub, manigances, tout est bien calculé pour que les anonceurs dépensent plus afin de bénéficier de la meilleure visibilité possible, ce afin de vous faire consommer plus de tout et de rien qui vous paraît indispensable. Vous aurez compris que le constat est tout aussi valable pour les marionnettistes.
Illusions Perdues. Capitalisme, fourvoyerie, le côté obscur du journalisme, ici aussi mode d’emploi donc.

À la question : « Les succès sont-ils dus au mérite !? » , bien heureuse sera la personne qui pourra nous apporter une réponse concrète car Illusions Perdues dont le récit est très philosophique, n’y apporte guère davantage de réponses.
Film qui entre-autres évoque l’ambition et l’aveugle vanité, aveugle au point d’oublier l’essentiel : Que la lucidité permet de voir et d’entrevoir les dangers, mais surtout de garder les pieds sur terre question de ne pas oublier d’où on vient, cette histoire d’un lynchage bien orchestré à travers un jeu de dupes parfaitement rodé par les initié.e.s, et dont la victime, ici représente toutes les autres comme elles qui aveuglé.e.s et dévoré.e.s d’ambition‎ se brûlent les ailes, Illusions Perdues est au-delà de l’intéressant.
Il fait partie de ces nombreux films qui évoquent le sort de provinciaux débarquant à Paris (la ville et l’art d’y survivre sont magistralement bien mis en lumière) et à travers un canard désignée comme « la pre‎sse d’opinion devenue presse commerciale » , il évoque une partie de l’histoire de la presse. Bien sûr, la société des classes est très largement abordée‎, mais aussi la vengeance dévastatrice, le manque de discrétion qui mène à la déchéance, la répitition des erreurs‎ et donc des drames qui peuvent être évités, le fait de ne pas savoir quitter la scène au bon moment, oui Illusions Perdues est un fort beau concentré de contenus d’antan si présents de nos jours.
Implaccable conclusion ! Il se pourrait que nous ne vivions que d’illusions perdues.

Illusions Perdues ?
Oui, dans l’ensemble, le contenu du film est très passionnant. Les mots et joutes verbales de ses « Viveurs » ainsi que son rythme augmentent le plaisir. En même temps, avec Vincent Lacoste en pleine forme qui nous sert de guide et les rôles « secondaires » en pleine forme, comment pourrait-il en être autrement ?
« Secondaires » , car en vous repassant dans la tête, le rôle principal est l’ambiance ou plutôt le contenu du film,…non, tout compte fait, c’est la voix off la vraie star !

Je pense au désenchantement de celles et ceux d’un certain milieu social qui devaient ou doivent trouver en eux la force d’accepter le reflet que pouvait représenter, encore aujourd’hui, les écrits de monsieur Honoré De Balzac, écrits dont les descriptions devaient et sont peut-être toujours comme un miroir pour ces personnes. Bonne toile !

 

« S’il fallait rater sa vie, il valait mieux le faire à Paris »

« Au nom de la mauvaise foi, des rumeurs des annonces publicitaires, je vous baptise journaliste »

« À vos articles et à vos mensonges »

 

• p.s :  Qu’il est drôle de voir le Twitter d’hier. Hà, pigeons que nous sommes !
  Fin descripteur d’une époque et de ses jeux de massacre, constat est ici fait que Honoré de Balsac était aussi un visionnaire.
  ‎Je me permet ce dernier constat : Tous les riches parisiens d’aujourd’hui semblent être les provinciaux d’hier. Conclusion : Il ne faut donc pas hésit‎er à monter tenter sa chance dans la Capitale.

 

 

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