•Sortie France le : 26 juillet 2023 •Synopsis et bande-annonce : caiti-blues-vostfr (via Shellac Films/YouTube) •Chronique :
De vastes paysages naturels — Des belles paroles — Un portrait assez singulier …
Un petit village, une radio, des locaux, des vies à Madrid, une ville située au Nouveau Mexique, Caiti Blues, ce documentaire, c’est avant tout le type d’Amérique qu’il est très plaisant de voir au ciné, car elle présente ce qui semble être les américains simples.
Point de Rednecks, pas de White Trash, ni de White First, dans Caiti Blues, on voit juste des femmes et des hommes qui vivent loin de la grandiloquence des grandes et moyennes villes de leur grand pays au vaste territoire, il s’agit juste de celles et ceux de l’Amérique rurale qui parfois y vivent car n’ont pas d’autres choix.
Portrait intimiste d’une jeune femme de 29 ans endettée par son crédit étudiant – un grand classique aux États-Unis d’Amérique – malgré un parcours dans les arts créatifs et un autre dans le musical qui ne donnèrent rien, seul le chant qui lui a procuré une « sensation » particulière » mais qui en grandissant « a disparu » semble être resté.
Désillusion d’une jeunesse qui ne s’en laisse pas démonter pour autant, le portrait ici fait est empreint de beaucoup de mélancolie, il est touchant.
Caiti Blues, curieusement, il y a comme de l’harmonie ou de l’osmose dans le récit que nous regardons.
Les hommes et les femmes vivent dans une nature brute, vivent ou se laissent vivre dans un lieu qui leur apporte une certaine tranquillité dans leur vie qui a fait bien des sorties de route. Elles et ils qui font contre fortune bon cœur, apprécient souvent l’environnement reposant de leur lieu de vie, mais parfois, ne diraient pas non à plus.
Comme toute belle personne meurtrie ou avec ses souffrances qu’elle n’expose pas, n’impose pas aux autres, Caiti a de la ressource. Résiliente oui, se résigner non.
Elle est d’une génération, qui très jeune, s’est mangée les attentats du 11 septembre 2001, doit composer avec le changement climatique, une jeune génération comme abandonnée, sacrifiée, mais bien décidée à s’en sortir.
Caiti Blues c’est vous, c’est nous ! Des grands rêves, des illusions perdues, la vie qui fait son œuvre selon nos choix, mais aussi selon des circonstances parfois bien plus fortes que soi.
Compliqué de parler d’un documentaire dont la forme est vraiment un récit de vie intimiste et montre ce qui pourrait être un journal intime plus qu’un film documentaire avec une thématique précise. Bien assis, nous écoutons Caiti se raconter, raconter ses échecs, ses aspirations, et intéressant sans pour autant être passionnant, Caiti Blues, l’attachement au personnage survient surtout quand elle chante, car oui, elle a une sacrée voix et a des choses à dire, ces instants là sont forts.
Mais le documentaire qui semble plus exister pour raconter la situation de jeunes adultes au sein d’une certaine Amérique, celle de Donald Trump, celle qui n’est pas pour les « faibles » , il faut plus le regarder ainsi.
Proche des films Nomadland et The rider de Chloé Zhao pour ce qui concerne la mise en avant simple et dépouillée du sujet principal, on retrouve la présentation respectueuse de la vie des personnes, on ne juge pas, on voit, comprend, j’ai apprécié l’offre, qui comme à chaque fois avec ce style d’œuvres, nous donne une remarquable leçon de résilience.
Caiti Blues est une juste mise en lumière de situation de vie, un film documentaire humain qui je l’avoue m’a un peu laissé sur ma faim, car je m’attendais à un plus de musique blues ou encore de country.
Oui, nous sommes très loin d’un film documentaire avec de la musique blues à foison et donc oui, j’ai un peu trop mélangé le titre du documentaire et les extraits musicaux de sa bande-annonce. Toutefois, le peu de chant qui s’y trouve s’apprécie grandement.
Rien de grave en soi, car c’est l’aspect social avec cette forte sensation d’une solitude forcée pour des jeunes gens qui est mise en avant dont il faut tenir compte et que j’ai finalement apprécié. Bonne toile !