•Sortie France le : 25 octobre 2023 •Synopsis et bande-annonce : secondtour (via Pathé/YouTube) •Chronique :
Sacré thriller — Sacrée comédie portée par un sacré casting — Sacrée gestion d’un tout …
Une… sacrée intrigue dans une fable, thriller, film politique, comédie sociale, film engagé très utopique contre un monde politique corrompu qui doit être combattu, il montre que rien n’est simple pour faire évoluer les choses tant les intérêts sont nombreux. Second Tour, astucieusement, Albert Dupontel nous offre une comédie barrée dans sa forme, mais dont j’ai aimé la justesse du fond qui me semble être très typé lanceur d’alerte. Après, on accroche ou pas !
Sans jouer le moralisateur, le film montre le courage qu’il faut – car cela est apparemment dangereux – pour s’attaquer aux changements à opérer afin d’obtenir plus d’équité dans ce monde, un monde amené à devenir plus vertueux écologiquement aussi. Il fait comprendre que la tâche sera longue et surtout compliquée, à l’image des batailles contre les écolo-sceptiques avec leur attitude moqueuse (- Cela est ici bien dénoncé -).
Albert Dupontel est-il un génie ?
Son exploration du monde médiatique et de sa sournoiserie sans oublier son hypocrisie, celle du monde cynique de la politique, l’acteur-réalisateur bien droit dans ses bottes, bien dans ses baskets, rempli de convictions, attaque :
– Il dénonce les intérêts personnels de petits groupes au détriment du bien commun qu’est la Terre : « La peur. Les gens comme eux ne savent faire que ça pour nous dominer »
– Il critique les politiques en faisant comprendre que dans cette position, qu’à ces postes à responsabilités, il faut tout donner, quitte à mourir pour ses convictions.
– Dépeint le comportement d’une certaine classe sociale insensible à l’impact de leurs torts, car l’essentiel demeure la protection de leur acquis, leur capital surtout.
– À sa manière, il fustige le journalisme de consommation, celle d’une bonne partie des chaînes infos.
– Etc…
Constituée donc de dénonciations à gogo, la présentation du récit est du Dupontel sans faille.
Attractif, entraînant, le film ne donne pas dans le complexe ou le très mystérieux.
En nous faisant suivre l’aventure que représente l’investigation de cette journaliste pugnace au caractère bien trempé - très proche de celui d’Élise Lucet versus une chaîne…BFM qui se fait encore attaquer – et de son collègue, tout deux sont bien attachants, le film nous pousse à ouvrir les yeux sur les faux-semblants, les jeux de dupe et les vérités dans cette bataille pour faire évoluer les choses côté transition de toutes sortes.
Donc Second Tour ?
Un politicien pas pur jus qui fait une profonde prise de conscience est une chose, mais qu’il trahisse les siens, houla, c’est panique à bord de la part des personnes dont les intérêts pas vraiment très « éco-friendly » sont en danger.
Procéder à une révolution de l’intérieur en mode cheval de Troie, Second Tour est pour moi à la fois une sacrée comédie sociale et un thriller politique, un film porté par un bon duo qui mène une captivante enquête dans le milieu politique. Enquête donc dans le monde politique qui est assez bien ausculté et même si cela est rapidement fait (la durée du film), elle fait comprendre la vigilance que l’on doit porter au choix que nous faisons, mais surtout aux choix que des influences de toute part nous poussent à faire.
Second Tour, mes déductions, conclusions et intimes convictions :
– Être honnête en politique, pire qu’aller au casse-pipe, cela s’apparente à du suicide !
– S’aventurer dans ce monde, cela semble signifier que l’on a un intérêt très personnel ou un égo très démesuré, un moral d’acier, voire qu’on est maso, ou que l’on a des bons potes qui veillent discrètement à notre tranquillité quand on lutte pour défendre mordicus nos convictions qui sont/seront bien mises à mal. Bonne toile !
« Quand on fait de la Recherche, on cherche surtout de l’argent »