Perfect days, +++++ ♥

•Sortie France le : 29 novembre 2023
•Synopsis et bande-annonce : perfectdays-vostfr (via Haut et Court/YouTube)
•Chronique :

 

Smoothie Quietly Zény …

Perfect Days, nous observons un homme, une ville, nous nous déplaçons avec lui dans cette ville, cela accompagné.e.s par des bruits d’ambiance, ainsi que par de très belles musiques qui composent une sacrée belle bande sonore* participant à ce ressenti de film tranquille. (« Pale blue eyes » , « Walkin’ thru the_Spleepy city » , « Perfect day », …).

Être au calme, allongé au sol sur le dos, les yeux fermés, avec un rayon de soleil qui caresse et réchauffe votre visage, tout cela en écoutant « Perfect day » de Lou Reed, cet instant incarne un peu le fameux : « Il en faut peu pour être heureux. » Et ‎quand on voit, lors d’un gros plan,‎ une certaine quiétude ainsi que de la satisfaction sur le visage serein d’un homme qui‎ regarde le ciel, alors qu’il vient d’être interrompu par un alcoolo qui rentre pisser pendant qu’il était en train de nettoyer les lieux, oui, il en faut peu pour être heureux.
Oui, parfois, il nous en faut peu ou il nous faut savoir accepter le stricte nécessaire pour être bien, surtout comme ici, dans les métiers de technicien.ne.s de surface, où apparemment, adresser un bonjour ou un merci aux personnes les effectuant semblent très dur à faire. Bref !‎‎‎

Le japon est un pays réputé TRÈS propre grâce à une ancestrale auto-discipline. Désolé, mais ce film défait le mythe et en même temps, montre le pourquoi de cette réputation.
Le succès du film ? Sa simplicité relative associée à du mystère. En fait, son attractivité, l’expliquer ce serait prétentieux de ma part.
J’avoue que juste être bien posé dans son fauteuil à suivre le personnage principal (Hirayama) dans son quotidien très classique m’a fait du bien. En effet, observer un homme qui vit avec un essentiel très basique dont il semble se satisfaire (livres, cassettes de musique rock des années 60-70, faire de la photographie avec un appareil argentique simple, parler peu, effectuer un travail peu gratifiant mais ô combien utile et où on ne le regarde pas), une vie qui paraît être réglée comme une horloge – limite, on peut se demander si le film n’est pas inspiré de « Un jour sans fin » – , oui, c’est routinier à l’exemple de son repère pour se réveiller, un autre pour lancer sa musique qui est la vue de la tour Tokyo Sky Tree, en effet, observer cela qui semble être d’une grande banalité est sympa ou bien bof bof pour d’autres.
À la question : Mais quel intérêt d’en faire un film ?, ‎en fait, chaque personne dira ou ressentira ceci ou cela durant et après le film.
Me concernant, voir le contenu de Perfect Days qui semble nous dire qu’il faut relativiser certaines choses m’a fait un bien fou, quand dans un même temps, j’ai trouvé que les balades dans la ville de Tokyo qui nous font voir des choses inattendues et pas dénuées d’intérêt, donc qui titillent notre curiosité sur la vie là-bas, sont entre bien d’autres, deux grands traits du film qui impliquent le public.
Dire que Perfect Days est une œuvre empreinte de sagesse et de beaucoup de philosophie de vie, un beau et humble film sur la résilience n’est point un mauvais ressenti.

« Alors, c’est ça une cassette de l’époque !? »
Très humain, intimiste d’une certaine façon, surtout lors des scènes de nettoyage des toilettes qui peuvent nous interpeller, avec les instants où le personnage principal passe du temps à observer les autres, on peut déterminer une intelligente façon de montrer, de mettre en avant la solitude des gens dans la mégapole.
Perfect Days qui est ‎sensible et touchant, en effet ne s’explique pas, ni le film, ni son succès. On le regarde, on l’observe, ça prend ou pas, on accroche ou pas devant cette reposante œuvre qui discrètement et de manière pudique montre, dit, explique bien plus de choses que l’on aurait pu penser, cela surtout au travers des regards. Le film ramène au sacré de certaines choses comme le respect d’un lieu ou encore la mélancolie d’un temps qui a malheureusement évolué, je n’oublie pas la puissance de la transmission générationnelle.

Un sourire apaisant sur le visage d’un homme qui assume son choix, un très court enlacement qui en dit beaucoup, ces deux instants du film racontent eux aussi bien des choses sur le rapport humain au Japon. Aussi, ils dévoilent un peu cet homme qui a choisi de faire un métier comme pour se punir, pour échapper à sa condition ou autres, ce qui pourrait expliquer son choix de vie.
Et en effet, il y a bien des décodages à faire question de comprendre la portée du récit, c’est comme un jeu.

Perfect Days semblera long à certaines personnes.
Juste, qu’elles se taisent ou partent de la salle, question de ne pas gâcher le petit plaisir des autres. Sans s’agir d’un instant introspectif, il se passe un petit quelque chose d’inexplicable en soi devant ce film.
J’aurais voulu le trouver bof, mais non, il y a tant de choses à décoder, des choses qui participent à toute la beauté du film porté par un personnage lumineux et très attachant incarné par Koji Yakusho.‎
En mode force tranquille, oui, il y a un petit ressenti de longueur devant ce film de 2h05, mais rien de déplaisant. Bonne toile !

 

 

« La prochaine fois, c’est la prochaine. Maintenant, c’est maintenant »

« Beaucoup de choses que nous ne connaissons pas, c’est ainsi que se termine la vie »

 

 

  •  p.s :  Très agréable plan de fin, image comme chanson.

 

  • *-The Animals – The house of the rising sun
    -Patti smith – Redondo beach
    -The Rolling Stones – (Walkin’ thru the) Sleepy city
    -The Velvet Undergroung – Pale blue Eyes
    -Otis Redding – (Sittin’‎ on) The dock on the bay
    -Sachiko Kanenobu – Aoi sakana
    -The Kinks – Sunny afternoon (Mono Mix)
    -Van Morisson – Brown eyed girl
    -Lou Reed – Perfect day
    -Nina Simone – Feeling good

 

 


 

@cineprochereviews

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