•Sortie France le : 17 avril 2024 •Synopsis et bande-annonce : civil-war-vostfr (via Metropolitan Films (A24 Films) /YouTube) •Chronique :
Problématique de fond dans l’air du temps — Spectaculaire, mais tristement réaliste — Kristen Dunst autrement et génialement autrement …
Les américains !? Des champions !
Après le films du genre La chute de la Maison Blanche et la saga des American Nigthmare, les cinéastes vont plus loin et quelques fois, sans trop prendre de gants, ils se permettent de montrer cette fragile « union de cohabitation » que sont les États-Unis d’Amérique.
« Un type essaie de nous buter, on essaie de le buter. »
Fiction prémonitoire ? Allez savoir, mais une chose est certaine, il est très bien inspiré, car ce film… :
– …se présente vite après l’assaut du Capitole par des partisans de l’ex-Président et mauvais perdant Donald Trump le 6 janvier 2021 ;
– …se présente juste avant les élections nationales américaines du 5 novembre 2024 qui pourraient voir le retour de celui à « cause de qui » cela serait arrivé ;
– Inclus ce petit air ambiant mondial de coup d’État poussé par le populisme ou/et des idéologies religieuses ainsi que racistes ;
– …s’inspire aussi de la main invisible de la Russie sur la stabilité de bon nombre de démocratiques (politique comme économie et infrastructures)
– Etc…
Donc Civil War, un film d’anticipation, une dystopie !?
Être un ou une célèbre reporter ne vous donne donc pas l’immunité sur le terrain.
En substance, c’est une partie de ce qu’il faut déduire de ce film qui pour moi, est très intéressant dans sa posture de faire vivre cet événement en nous proposant de suivre des reporters dont il effectue le portrait.
Le métier de reporter photographe sur le terrain, un métier qui pourrait se qualifier de mission suicide quand – au cinéma – on voit, constate le contexte dans lequel ils et elles effectuent leur travail.
Lee Miller (- vous avez compris que le nom qui est aussi celui de la grande photographe-reporter de guerre n’est point hasard -), photographe-reporter de guerre chevronnée en a vue des choses et pour nous le faire comprendre le personnage principal du film est du genre très torturé dans sa tête. Ledit personnage est incarné par Kristen Dunst qui est tout simplement royale dans les traits de son personnage marqué par son vécu et dans la distance émotionnelle qu’elle affiche sur le terrain, question de survivre. Cela nous instruit.
Mais les faits dans le film se déroulant en 2021 ainsi que le nom de la photographe sont-ils une pure coïncidence ou un génial clin d’œil question d’asseoir la gravité, la portée de cette guerre civile sur le sol américain ?
Civil War, le gros point fort de l’intrigue est la bonne idée d’avoir combiné les portraits de reporters-photographes chevronnés très expérimentés à ceux de débutants. Il permet de mieux comprendre les particularités du métier de photojournalisme, un métier dans lequel « le taux de déchet est de 30 pour un » bon cliché, donc représente beaucoup de risques pour parfois peu de résultats, surtout celui escompté si on fait l’erreur de se fixer des objectifs.
Portrait très contrasté d’une autre Amérique durant un périple pour rejoindre Washington, Civil War, OK l’action est prenante, mais le hors action dans son ensemble est tout aussi intéressant pour ne pas dire macabrement fascinant.
Absolument pas un film d’action bourrin, il nous est ici présenté un bon mix entre le survival movie, le film de guerre, le thriller politique, le film d’action et le film apocalyptique. Mais ce film noir qui est particulier est surtout très cynique.
Donc, aux personnes qui s’attendent à du badaboum constant, nope, ici il y a de la tension, de la gravité, du trash aussi car il ne fait aucune concession côté violence. Son récit qui ne prend pas parti et qui constamment amène à se demander qui est qui et défend quoi contient zéro pitié.
Civil War, il y a ce plan dans un grand rectangle creusé. L’ensemble de la scène caractérise le film et je réitère mon ressenti qui est qu’il s’agit d’un bon film qui met en lumière le métier de photojournaliste et ses paradoxes.
Peut-être bien trop réaliste, je ne voudrais pas paraître pessimiste, ni être un oiseau de mauvaise augure, mais le contenu du film ne présage rien de très bon dans un proche avenir.
Bien que juste focus sur une partie de la guerre civile, on comprend…bien malheureusement, tous les enjeux des élections à venir et cela ne concerne pas que les États-Unis d’Amérique. Bonne toile !
« Le journaliste est là pour témoigner »