La belle de Gaza, +++++

•Sortie France le : 29 mai 2024
•Synopsis et bande-annonce : la-belle-de-gaza-vostfr (via Pyramide Distribution/YouTube)
•Chronique :

 

Du rock’n roll Du beau Du bien osé …

On peut s’attacher à elles, comme elles sont attachées à la Liberté (chérie) qu’elles chérissent tant. La Belle de Gaza, je ne pensais pas autant m’instruit, mais vraiment !

Elles sont TOUTES belles !
Talleen, le premier personnage qui nous est présenté et dont la féminité qu’elle a choisie et assume est troublante voire perturbante, est à mes yeux une très belle femme. Elle l’est tant qu’au premier abord, rien ne laisse à penser que celle qui fut en 2016, à 21 ans, la première Miss Trans Israël n’était pas cette femme.
Petite précision, Talleen Abou Hanna, née homme à Nazareth est vraiment transgenre arabe chrétienne israélienne. Certaines personnes diront que cela fait beaucoup pour un seul être, surtout dans la région du Proche-Orient. Gagner le concours Miss Trans fut pour elle synonyme d’espoir d’une vie meilleure, surtout d’un grand espoir de coexistence. Mais… !‎

Dans ce film documentaire aussi énergique qu’engagé, toutes parlent sans complexes.
Dès ses premiers instants, nous sommes dans un tourbillon d’intensité et de chaleur humaine.
Portraits de transexuel.le.s durant la recherche d’une personne précise qui est « une fille de Gaza » venue vivre à Tel-Aviv, plus qu’un tabou, apparemment sa présence est un danger pour les autres comme elle, donc il faut faire profil bas.

Une rue à arpenter avec beaucoup de précautions, des portraits, des rencontres, des échanges, des instants hauts en couleurs et en intensité de tout sortes – osés même -, d’autres sans un bruit, documentaire touchant, dans La Belle de Gaza, il s’y entend :
– Les motivations de la transition,
– Les dangers que sont pour elles la présence des hommes arabes sur le sol israélien, car ceux-ci les traquent pour les frapper et les chasser,
– Leur amour des hommes hétéros qui parfois représente une motivation à la transition pouvant normaliser les relations,
– Leur liberté,
– Le rejet de leur famille,
– Le fait qu’elles ne veulent pas évoquer Gaza, elles évitent de parler arabe trop fortement dans la rue,
– Leur respect de la religion,
– Les dangers à être Trans.
La Belle de Gaza, opérées ou pas et cela est par choix, les concernées parlent d’elles, de leur parcours, de leurs craintes et peurs, du fait qu’elles « ne veulent plus survivre, mais vivre », le film documentaire met la lumière sur la complexité de leur vie surtout quand pour certains, elles sont considérées comme une attirante curiosité.

Osé‎e, La Belle de Gaza est une précieuse œuvre accessible à toutes et à tous.
Les portraits sont beaux, la situation politique dans la région est évidemment évoquée, mais elle est adaptée au récit. Je fus captivé autant par les femmes que j’ai eu mal au ventre en ressentant le danger permanent de leur quotidien. Je fus ravi de voir la solidarité entre-elles qui souvent se caractérise par une sororité forte et intergénérationnelle.

Il se dit que voir c’est comprendre.
Rien ne nous oblige à accepter la différence de l’autre, pour autant, ce n’est pas une raison d’être violent et d’être dans le rejet ou d’être violent dans le rejet.‎ Chacun a le droit de vivre sa vie tant que le respect réciproque demeure.
Des choix se font et s’assument, parfois ils sont durs à faire et il faut beaucoup d’énergie ainsi que de courage pour faire face au rejet souvent incompréhensible des autres (machistes ou religieux).
La Belle de Gaza qui en substance fait comprendre tout cela, est un excellent et très beau film documentaire pour ce qui est de relater l’aventure poussée par le besoin d’être, de devenir, et donc ici qui est d’être et de devenir que ce soit des belles de Gaza vivant à Tel Aviv ou des belles vivant dans le reste du monde. Bon docu !

 

« Si tu rencontres un homme qui embrasse mal, quitte-le ! »

 

 


 

@cineprochereviews