Un Mathieu Kassovitz toujours engagé – Un film fait par un homme qui sait s’adresser aux autres, surtout à la jeune génération, les leaders de demain – Un film qui ne va pas plaire à tout le monde.
Difficile de synthétiser ce film. En fait si. Pour la faire courte, L’Ordre et la Morale est un hommage à un drame survenu à l’encontre du peuple Kanak – de la Nouvelle-Calédonie pour les incultes – victimes d’une décision pile à la veille d’une élection présidentielle dans l’hexagone.
Le fameux assaut du 5 mai 1988 de la grotte de l’Île d’Ouvéa, 19 indépendantistes Kanaks sont tués.
Très bref. C’est l’idée de la synthèse, mais dans les grands traits, c’est un peu cela. Pour mettre fin à une situation embarrassante et afin d’éviter de perdre la face dans un territoire situé à environ 18000 km de Paris, les politiciens de l’hexagone ont demandé à des militaires de se soumettre à des ordres discutables pour certains, des ordres clairs et précis pour d’autres afin de mettre l’Autochtone calédonien au pas.
Mathieu Kassovitz prend son courage à deux mains et relate les faits, faits peu évoqués dans les livres d’histoires, constat facile à faire. Mathieu Kassovitz s’érige en cinéaste du devoir de mémoire. Car oui, le cinéma sert aussi à cela. Faire bouger les rangs, mettre un bon coup de pied dans une fourmilière et surtout, faire de sorte que certains faits, éviter que certains pans de l’histoire ne tombent dans l’oubli.
Oui ! Difficile à synthétiser, mais simple à regarder.
Mathieu Kassovitz nous offre un récit vraisemblablement sans fioritures et surtout, objectif.
On est entre le film de guerre en pleine jungle et l’engagement politique exacerbé.
Les étapes (traque, bataille, négociations) jusqu’au dénouement sont très clairement mis en image et toutes les parties sont évoquées. Hommes, rôle et actions.
Comme pour tout dénouement, quand il est dramatique, c’est poignant, car considéré toujours comme injuste.
L’Ordre et la Morale est un report de faits. Ceux désireux d’apprendre, de comprendre, qui ne sont pas dans le rejet systématique du négatif dans l’histoire de leur pays, ceux qui n’ont pas peur d’affronter certaines vérités iront le voir. Il faut le voir.
Je pars du principe que quand on hérite d’une nationalité, on hérite, en plus du reste, surtout de l’histoire qui va avec, donc il faut la connaître pour éviter d’éventuels malentendus ou pour être juste dans la critique.
Kassovitz est un iconoclaste pas trop aimé de ceux d’en-haut, de ceux préférant que les choses restent en l’état, vous savez la merde salissant tant de personnes qui ne doit surtout pas les salir eux, eux qui en sont bien souvent la cause.
Certains diront qu’il n’est pas légitime pour évoquer ces faits. Si on part du principe que l’histoire d’une nation appartient à son peuple, alors oui il l’est.
Guerre d’Algérie, Traite négrière, Indochine, Collaboration durant la Seconde mondiale… La France et son passé ! Décidément.
Ne faudrait-il pas juste faire face à ce passé une bonne fois pour toute pour tous avancer. La paix est très prolifique ! Pourquoi ne pas suivre l’exemple du Royaume-Uni qui en mettant fin au Commonwealth a rendu sa liberté aux territoires qu’il occupait. En fait non ! La France ne peut pas. Car pour ce faire, encore aurait-il fallu qu’Elle eut une organisation et une gestion des territoires intelligentes et respectueuses, c’est-à-dire, les développer, leur apporter quelque chose, plutôt que de juste prendre de force uniquement ce qu’il y avait de bon. Et qui dit de force sous-entend pas de respect, pas d’excuses, donc provocation de colère qui avec le temps s’immisce dans le cœur de plusieurs générations, colère qui se réveille toujours à un moment ou un autre, accentuant un rejet, surtout celui de la légitimité.
Bon ! Apparemment, ce film m’a touché, alors je m’arrête là !
- Inspiré de faits réels