Good Luck Algeria, +++++ ♥

 

⌈  Le monde artisanal vs. froideur de la finance – Chemin inverse avec une realité non-éludable – Un autre regard  ⌋

Good Luck Algeria ou comment s’auto-ramasser à la petite cuillère en sortant de la salle, du fait de ne pas s’être préparé à vivre un tel moment d’émotion pure, quand on se laisse porter par le second sujet qui n’est pas celui de la comédie*, mais bien celui qui est plus profonde, celui sur les êtres. (* L’histoire d’un patron artisan qui se lance dans une aventure invraisemblable pour sauver sa boite de la faillite, belle et drôle histoire au demeurant, plutôt insolite comme démarche, mais celle « au pays » est tout autre aventure.)

La binationalité, la dualité générationnelle, le déracinement, l’amitié, l’abnégation, le dévouement, le rejet des siens car vous n’êtes pas d’ici et que les liens du sang ne font pas tout, le respect envers tous et encore plus envers les locaux – à ne pas mépriser – qui ont leurs us et coutumes, ou tout simplement et surtout l’amour et le courage.
Ce sont quelques-uns des thèmes de ce film, qui parleront à beaucoup de manière directe ou indirecte, et qui donc toucheront beaucoup ou peu, voire pas du tout.
Quoi qu’il en soit, c’est un film pour tous, vraiment tous. Il permet de voir et de mieux comprendre certaines choses, de se voir par moment, mais surtout certaines personnes, de porter un autre regard sur elles, un regard plus complaisant.

Il y a beaucoup de belles et intéressantes choses comme l’intégration, la culture, les différents vécus et expériences vraiment variées, en gros des points de vue utiles qui s’imbriquent efficacement évitant le trop plein larmoyant dans ce condensé d’1h30 très bien géré. Car rien, je dis bien rien n’est exagéré, ici on ne joue pas sur l’apitoiement. Tout y est simple, juste très touchant. Il permet de se cultiver, de relativiser, et par la même de s’apaiser.

Il y a une mise au point du couple « mixte » lors d’un petit échange sur la sémantique liée à la nationalité – français d’algerie ou italienne française – qui est simple et juste, mais surtout très courte.
Très bien vu de la part de la réalisation de ne pas avoir axé tout le film essentiellement là-dessus !

Ce film est beau et sincère, apaisant ! Le père et la mère du chef d’entreprise en détresse sont et font, pour moi, tout le film.
Le voyage en Algérie est… REGARDEZ LE FILM. C’est beau, je me répète, mais c’est parce-que cela me parle comme il parlera à tous les déracinés quel que soit leur provenance.
Avec cette histoire vraie relatée sur la grande toile, on rit, on est touché, on ne reste pas indifférent, on se cultive et à travers elle, on se reconnait un peu ou beaucoup, assurément.
Il s’agit d’un film deux-en-un où la citation d’Antonio Gramsci « Pour savoir où on va, il faut savoir d’où on vient » est très parlante.

Bon film !

 

  • Histoire inspirée de la participation du frère du réalisateur, Noureddine Maurice Bentoumi, aux J.O d’Hiver de Turin de 2006.
  • p.s :  Franck Gastambide à son « désormais » meilleur poste dans des films : celui du pote avec les idées toujours bien foireuses comme dans Toute première fois. Et cela lui va bien !

 

@cineprochereviews