•Sortie France le : 7 février 2018 •Synopsis et bande-annonce : stronger (via Metropolitan Films/YouTube) •Chronique :
— C’était mal engagé – Cela c’est corsé – Gyllenhall Gyllenhall Gyllenhall. —
Attaque terroriste survenue à l’arrivée du marathon de Boston le 15 avril 2013, en regardant ce biopic qui relate au plus juste et de façon assez respectueuse l’histoire de cet homme ordinaire élevé au rang de « Héros ordinaire » par toute une ville – habitée par des personnes qui aiment la vie mais surtout fiers des leurs – voire un pays, vous la revivrez vous aussi cette attaque !
L’étendue de l’onde de choc de ladite attaque sur toute une famille, le système de santé américain et la place faite aux handicapés, l’amour, le traumatisme, la vie avec un nouveau corps, le poids de toute cette vie, voici ce que Stronger nous propose.
En mode très sérieux, comme un film hommage aux victimes directes et collatérales d’attaques terroristes et de la guerre, c’est un film fort, poignant qui parfois, peut donner mal au ventre.
Tout qui bascule et se bouscule dans votre vie ainsi que dans celle des proches, s’adapter à ce corps, votre nouveau corps lorsque vous avez été atteint physiquement, et affronter un environnement où règne un barnum médiatique qui se subit plus qu’autre chose, le réalisateur de Stronger gère tous ces thèmes à la perfection.
Le film n’oublie pas d’évoquer le sentiment de culpabilité ou le fait de se sentir obligé de et à…, ou encore se contraindre à ne pas mettre l’autre dans l’embarras. Il nous propose d’autres sujets comme ce conflit entre deux femmes qui ne gèrent pas la situation de la même manière. Mais bon, on ne va pas se mentir, c’est aussi une grosse mise en lumière de la façon dont les américains réagissent ou/et surréagissent lors d’un tel événement. Côté amplification de la réaction, tout sera une question de culture.
Stronger aurait pu être un de ces films avec la récurrence barbante du patriotisme américain. En fait, le thème du patriotisme est là, mais cela ne dégouline pas comme dans un film de Clint Eastwood, choix de ce réalisateur ci qui a axé son film sur l’humain et sa fragilité, sur ce à quoi ceux touchés de près comme de loin s’accrochent en pareil cas, des valeurs sûres.
Ce tour d’horizon sur la résilience des américain.e.s traumatisé.e.s par les attaques terroristes et les guerres semble très honnête, pas calculé, un anti 15h17 (biopic par Clint Eastwood).
La différence de réaction entre un qui a été érigé – sans le vouloir – en porte étendard de la résistance face à la barbarie, et qui doit faire face à d’autres ayant des souffrances similaires est encore un sujet bien traité, car cela nous parle ou plutôt nous touche.
En plus d’être fort et poignant, Stronger est beau principalement grâce à la prestation de Jake Gyllenhall, qui comme pour Marion Cotillard dans De Rouille Et d’Os captive l’attention de la spectatrice et du spectateur, surtout quand vient la vision de ce corps mutilé. En effet, cet instant où l’on voit l’acteur amputé vous surprendra tant cela est réaliste, car dans la tête, Gyllenhall est amputé, il est son personnage…comme à chaque fois.
On décroche rarement du film, il fait passer par différentes phases émotionnelles. Son sujet de fond : la reconstruction, est universel, et si on se donne la peine de se concentrer vraiment que là-dessus, alors vous trouverez que Stronger est un bon film témoin qui, de façon juste, rend hommage à beaucoup de personnes en vie, dans nos souvenirs, et ceux partis à jamais. Bon film !