•Sortie France le : 18 avril 2018 •Synopsis et bande-annonce : mesprovinciales (via ARP Selection/YouTube) •Chronique :
— Liberté – Des envies de multiples révolutions – Ne pas se perdre —
Un film d’aujourd’hui avec un petit air d’antan, qui se joue de l’intemporel mai 68. Ce mélange des genres – volontaire ou pas – est très réussi et il s’apprécie ou pas du tout.
Oui, vous apprécierez ou pas la bonne trouvaille artistique qu’est ce mélange d’époque, qui avec ses aspects côté luminosité – sa colorimétrie noir et blanc – et des petits détails restituant cette fameuse époque de mai 68, vous feront dire : « Bien vu ! »
Vous apprécierez aussi le fait d’entendre parler non pas du, mais de cinéma, des beaux échanges, ainsi que voir Paris à travers ce traitement de lumière noir et blanc qui l’apaise ou plutôt absorbe sa fougue.
Film délicieux pour son tout, surtout pour la fraîcheur de ses personnages dont un qui rappellerait Serge Gainsbourg (pour ses critiques et son côté libre penseur) et une dont le sourire est ravageur (indice : son prénom par un V et se termine par un A)
Peut-être pour sa beauté, sa poésie, sa franchise, ses critiques, mais surtout ses propos dans des face-à-face sans compromis où chacun défend bec et ongles ses idées ou sinon son idéologie, il y a quelque chose d’inexplicable dans ce doux plaisir que l’on ressent en regardant Mes Provinciales.
En aucun cas pédant, malgré son petit côté très intello et le fait qu’il joue sur les clichés comme avec le classique du provincial qui débarque à Paris ou encore le pote homo, ce film qui porte un regard particulier sur certains jeunes d’aujourd’hui – pas des défavorisés certes, – ces fameux provinciaux de tout bord dont la greffe ne prend pas toujours avec Paris, respecte tous ceux dont il trace le portrait. Dans un tout autre style, il est surprenant et inattendu comme Les Garçons Sauvages. Bon film !
« Il y a pire que de trahir les autres, c’est se trahir soi-même ! »
« Le travail quoi que tu fasses, c’est domination, exploitation ! »
- p.s : La longue discussion entre Étienne et Valentina est comment dire…absorbante. Un des plus beaux passages de ce film, sinon le meilleur de cette aventure romanesque se déroulant à Paris.