•Sortie France le : 23 mai 2018 •Synopsis et bande-annonce : lafetedesmeres (via UGC Distribution/YouTube) •Chronique :
— Comédie hybride, à double sens comme son titre – Des portraits larges avec des femmes sans filtres – Fait pour pousser à réfléchir et cela fonctionne car comme une méchante claque recto-verso qui fait mal surtout par sa justesse —
Avec un premier acte saisissant qui vous fait rentrer bien dedans – car déjà, vous plonger en vous-même – on peut se demander à quelle sauce on va être mangé.
Oui ! Film qui peut faire mal si on se laisse trop prendre par l’histoire, qui peut faire du bien si on aime se confronter à ses démons intérieurs, La Fêtes Des Mères n’oublie pas d’être léger avec ses agréables airs de musique – surtout de jazz – et ses beaux plans de Paris.
Tous les cas de figures semblent avoir été pris en compte, vraiment tous, et même si par moment on peut avoir l’impression qu’il y a des caricatures, ce n’est pas grave, elles sont utiles car pour la bonne cause.
Avec son beau casting, ses histoires qui se croisent, l’abnégation et la résilience des ses personnages, La Fêtes Des Mères est un film intimiste, l’antithèse de Larguées qu’il faudrait regarder avant.
Toutefois, malgré un style et des sujets bien différents, les deux films ont en commun le fait de parler de la femme avec beaucoup d’objectivité et une sincère bienveillance. Ce sont deux leçons magistrales sur l’amour et les choses de la vie tout simplement.
Des non-dits qui se disent et aux diables le politiquement correct à l’image de cette mère de famille avec des enfants hyper-actifs ; Dualité entre ceux qui ont des enfants versus ceux qui n’en n’ont pas et j’avoue que la prise de bec est on ne peut plus juste ; Des sujets délicats, parfois pesants à travers tous ses portraits, surtout ceux des trois soeurs incarnant les trois cas de figures les plus courants ; Des choix de vie de femme, une utopie, des hérésies, des dialogues très justes – bravo la scénariste ! – à travers lesquels pleins de choses dites et/ou dénoncées avec une véracité destabilisante sont ASSUMÉES. Vous ne pourrez pas dire que ce film n’est pas osé !
On rit un peu, se disloque légèrement, se remet en question jusqu’à devenir plus indulgent.e, mais surtout on se cultive. Car la réalisatrice, avec beaucoup de malice, a su nous proposer une trame ludique pour son film. En s’appuyant sur l’histoire d’Anna Jarvis, la créatrice de la fête des mères, la vraie, pas la commerciale, elle nous instruit avec la génèse et ce qu’est devenue cette initiative qui vous désolera, mais qui ne vous étonnera pas, question d’habitude.
Profond sur le fond, beau – film comme son casting – beaucoup de choses qu’il faut être prêt.e.s à écouter, car les états d’âme, les histoires dont on ne se douteraient pas, les blessures, les fellures, les choses ou des paroles parfois dures à entendre car tellement intimes, fortes et si vraies, tout ceci s’y trouve et cela peut surprendre sinon interpeller.
Après l’excellent film Larguées qui à sa manière traitait de la relation mère-enfant.s et bientôt Gueule d’ange, « Tully », ainsi que « Comment Tuer Sa mère ? », cela donne l’impression que 2018 est l’année des films très réussi sur les femmes avec des thématiques différentes, abordées sans complexes. Comme dirait l’autre : « Pourvu que ça dure ! » Bon film !
« Comme toutes les différences, il s’agit d’une richesse »