Le capitaine Volkonogov s’est échappé, ++++

•Sortie France le : 29 mars 2023
•Synopsis et bande-annonce : lecapitainevolkonogovsestechappe-vostfr (via Kinovista/YouTube)
•Chronique :

 

Le Parti, la Patrie — Hécatombe chez les innocents  « Éléments pas fiables » , oh pardon, les ennemis — Instant culture et rafraîchissement de mémoire …

Film à voir question d’observer l’U.R.S.S d’antan dont la Fédération de Russie d’aujourd’hui n’est peut-être pas très éloignée (méthodes, outil de travail en déliquescence, formatage, invention de motifs, fabrique du mensonge, déconstruction, traitement des siens qui sont la propriété de la mère patrie soviétique,…), en une scène, tout est dit.
Donc !  Prêtez attention à cet échange durant un face-à-face en plan serré ou gros plan dans un lieu avec des vitres et du foin, comme une serre. Bien sûr qu’il y a d’autres choses intéressantes dans ce film, mais cet échange, vraiment‎, concentrez-vous !

L’observation est ce qui s’impose à nous devant ce film froid, ‎mystérieux, glauque et intense aussi pour ce qui est de l’intrigue.
De la philosophie ou du pragmatisme, allez savoir, à la fois rude et humaniste, ce film très original est inclassable.
Sa force. À travers le périple de « ce traître » , cet « ennemi » qu’est ce Capitaine qui aurait vrillé, le film décrypte une époque et semble insister pour nous faire comprendre que rien n’a réellement changé.
Donc comprendra qui voudra comprendre, mais celles et ceux qui tomberont des nues demain sur ce qu’est la Russie d’aujourd’hui, ce ne sera pas de la faute des divers.e.s auteur.e.s de vous avoir informé avec leur œuvre, comme avec celui-ci qui subliminalement, fait un devoir de mémoire ou alerte.‎

Récit composé de flashbacks et parfois de fantastique, ce film ne se livre pas facilement.
Il ne faut pas être une sensible et être un pro-russe devant ce qui s’apparente à un film à charge au moment où la Russie agresse l’Ukraine, et que des sévères critiques faites par les propres hommes de son armée en ce qui concerne leur préparation et matériel sont effectuées publiquement. Et oui, l’incongru du monde 2.0 qui met à mal le fier grizzly !

« Si il a avoué, c’est qu’il est coupable. Nous avons le meilleur service de Sécurité ! »
Long est le chemin de la quête du pardon menant à la rédemption, Le capitaine Volkonogov s’est échappé, à travers le périple presque malaisant de son personnage principal, il nous est offert de voir, ainsi que de comprendre que :‎
-La condition physique bien que très travaillée, ne servait à rien face aux méthodes de torture soviétique dont les pratiquants experts ne dégageaient pas une once d’humanisme.
-Une nation qui n’a jamais eu pitié pour sa jeunesse qu’elle sacrifie comme si elle leur appartenait, hé bien que l’on doit éternellement la surveiller.
-Qu’il faut toujours se méfier des personnes à qui l’on s’adresse (surtout les anciens), même dans le cadre d’un geste louable, du fait qu’un amour et une confiance inconditionnelle en la patrie soviétique subsiste chez beaucoup en elles et eux.
-Tout autre chose, « Plaine ma Plaine »‎ , l’air est toujours aussi beau, dommage que plus on la comprend, plus il est difficile d’autant l’apprécier…la même fameuse problématique : « Dissocier l’œuvre de son artiste » qui ici se transforme en : Dissocier l’œuvre du contexte.‎

Un peuple biberonné aux mensonges depuis toujours est-il un peuple pouvant vivre autrement !?
Devant ce film, c’est la question qui s’impose à nous. Bonne toile !

 

 

« J’ai à me repentir de rien, je sers la Patrie »

 

 

 

  • p.s :  Si la torture vous rebute et que le sort du genre humain vous importe, passez votre chemin. Par contre si vous avez besoin de voir, de comprendre des choses et que vous êtes du genre à avoir le cœur bien accroché devant une cruauté froidement pratiquée, n’hésitez pas.

 

 


 

@cineprochereviews