Omar la fraise, ++++

•Sortie France le : 24 mai 2023
•Synopsis et bande-annonce : omarlafraise (via StudioCanal/YouTube)
•Chronique :

 

Des histoires – Des gueules – Des lieux …

Le « Bienvenue en Algérie » concluant une scène qui pour le moins montre le contexte, muhmmm, allez savoir, mais elle fait bien comprendre que l’on ne va pas voir un film carte postale, et je le confirme !
Exilé par la force des choses, Omar la fraise va-t-il s’en sortir ? Jusqu’à la fin, le mystère demeure.

Deux amis de très longue date, une mauvaise nouvelle, un exil forcé, un pays, des nouvelles opportunités, mais voilà : « Dans ce pays pour devenir millionnaire, il faut commencer milliardaire ! »
Petit conseil. Méfiez-vous des apparences, surtout avec ce type de film qui, présenté comme une comédie dramatique décalée, une satire dont les traits des personnages et la vie locale sont parfois poussés à la limite de la caricature, est à la fois tout ça, mais aussi l’opposé !

Des vérités ? Fantasmé ?
En mode cool, cette histoire de bandits qui nous fait aimer ses personnages au style de losers, les locaux, tout, tout, tout, cette façon de nous montrer la face B de l’Algérie est osée. Il faut reconnaître cela à son réalisateur.
Comme dans Papicha, il y a cette spécificité locale que les Animalistes pourraient décrier : Le combat de boucs.

Omar la fraise, un surnom sans réelle explication, pourtant il y a de quoi en donner.
Un récap’ des ses méfaits avec les raisons qui l’ont poussé avec Roger, son pote de toujours, à prendre la tangente (- elle est sacrément longue la liste -), ‎un petit air de vieux films français de bandits, un style dépouillé qui participe grandement à son attractivité, et pourtant !
Ce film de gangsters, comédie burlesque, satire pas simple côté compréhension, car il y a fort à parier que certaines personnes ne sauront vraiment pas par quel bout le prendre, la présentation de deux mecs exilés qui s’emmerdent comme pas possible (- cela dans le style littéraire le plus strict terme -), qui sont en mode gros hors piste, tout près à partir en vrille, la présentation d’un environnement et un contexte montrées sans filtres et qui se découvrent‎, le film vaut le détour pour le tout, le mérite encore plus ces très intéressants deux derniers points que j’ai évoqué.
Omar la fraise est un peu le Casanegra (film marocain 2009) algérien.

Côté personnages, un festival.
Sobres, humbles, simples ? Heu, pas vraiment le genre.
Sympathiques pathétiques losers qui tentent de se refaire, on est entre la désolation, la consternation et l’admiration quand on les voit en action ou plutôt quand on voit l’énergie qu’ils mettent à tuer le temps.
‎En mode De Niro ou Al Pacino, Reda Kateb est en roue libre, limite plus vraie que nature en bandit déchu maladroit, barré, ringard,‎ mais, j’ai trouvé qu’il se fait un peu voler la vedette par, allez, 3-4 autres.
D’abord, il y a Benoît Magimel qui semble être au top de sa forme et régale dans la partition buddy movie du film. Puis, Meriem Amiar dans‎ un personnage qui pondère l’attitude des deux autres. Ensuite, ‎un serveur qui chante. Et surtout, ce groupe de jeunes des rues de la ville d’Alger qui ‎ferait passer les favelas pour une banlieue chic où il ferait bon vivre.
Il y a un cinquième : Alger. Son port, ses rues, ses contrastes, sa lumière, ses dangers.

« L’Algérie est une terre d’opportunités. »
Fait un tour d’horizon de la face B de l’Algérie, celle du banditisme, ce « Dark business » du pays qui est paradoxalement présenté sur un profil très humain et authentique aussi (référence à la course de chameaux) – , Omar la fraise, une bonne surprise dont j’ai beaucoup beaucoup beaucoup aimé le personnage féminin, cela pour nombre de raisons que vous découvrirez quand vous verrez le film.‎ Bonne toile !

 

 

« L’honnêteté, cela ne paye pas, ça rapporte rien »

 

 

 

  • p.s :  Mention est faite dans ce film que le meilleur vin algérien est le Tlemcen. À tester donc…avec modération bien sûr !

 

 


 

@cineprochereviews