L’air de la mer rend libre, +++++ ♥

•Sortie France le : 4 octobre 2023
•Synopsis et bande-annonce : lairdelamerrendlibre (via PyramideDistrib/YouTube)
•Chronique :

 

Un joli fond de musique jazz Une drôle de cigarette Un prodigieux conte moderne sur l’acceptation, l’émancipation et l’amour …

« On va faire un plan de table comme les français »

« Ta vie qui ne t’appartient pas »
Des traditions qui ne disparaîtront peut-être jamais, des femmes de la même génération que soi, mais qui ne sont pas vraiment des soutiens et surtout une mère et belle-mère assez envahissante qui met la pression, qui est du genre bien énervante‎ avec ses conseils de soumission, L’air de la mer rend libre, attention à ce film moderne qui évoque le sujet délicat de la perpétuation des us et coutumes, ou les traditions tout simplement, qui ici se prennent – respectueusement – le méchant mur du besoin de se libérer.

Motivé motivé, ‎il se faut motiver car le patriarcat et le poids des traditions sont plus forts que soi, mais en y mettant du sien pour se jouer du destin, qui sait, peut-être qu’on trouve ce que l’on cherche ?
Évolution-transformation des sentiments, ce film c’est quand d’un événement absolument pas désiré, il vous tombe dessus quelque chose inattendue et bonne…à l’image du plaisir que l’on prend à le regarder.

Saïd aime Vincent, mais Saïd qui n’assume pas est comme rattrapé par la patrouille et est contraint soumis au mariage arrangé pour sauver les apparences avec Hadjira, une fille dont la mère considérait qu’elle prenait un mauvais chemin.
Moderne et libre, un peu dans la lignée de Tu Mérites Un Amour, le film présente des femmes ancrées et faussement ancrées pour d’autres dans des traditions avec l’obsession du paraître versus des jeunes femmes qui vivent avec leur temps. Quant aux parents, muhmm, voilà !
Évoque d’une fort belle manière les non-dits, les choses qui se font, qui se savent, mais qui ne doivent pas se savoir, se voir, se dire, L’air de la mer rend libre est une courageuse et efficace œuvre sur l’hypocrisie familiale que l’on trouve dans une communauté au sein de laquelle plein de choses ne se font pas, ne se disent pas, ne doivent pas être regardées, mais existent bel et bien.

La vie libre dans un pays libre, au sein duquel on peut se soustraire aux convenances, des injonctions, des principes qui même quand on est jeune, n’empêchent malheureusement pas d’être con sur certaines choses que l’on reproche aux autres, quand soi, on se permet de s’y soustraire ; ‎Le mariage arrangé ; ‎La lumière sur le milieu gay qui ici est assez osée ; ‎L’émancipation ; Les non-dits qui se savent, mais qu’ils ne faut pas dire et/ou montrer ; ‎Des silences éloquents ; ‎Le poids du mensonge ; L’abnégation ; La résilience ; Le respect de l’autre qui vous regarde sans vous juger ; …
Dans ce film, les conséquences de la pression, des tabous, des mensonges, du matriarcat, de l’isolement sont montrées ou évoquées sans complexes.

Un film très axé ou plutôt qui fait la part belle aux femmes, à leur situation et condition, ici elles ont du caractère, certaines font preuve de résilience‎, les portraits féminins qui donc sont multiples et diversifiés, incarnent une partie des femmes qui composent notre société actuelle. Mais portraits peut-être un trop réalistes, comme ce qui est montré dans le film, les femmes semblent être toujours les perdantes.

Pour une raison X Y Z, ce film m’a charmé, séduit par ses personnages, sa musique, mais surtout la beauté et parfois la grâce de ses femmes, actrices comme personnages, toutes m’ont captivé, même les plus irritantes.
Bien osé en effet, un peu comme Tu Mérites Un Amour, on passe un bon moment devant lui, le contenu – histoire et propos – dans un scénario maîtrisé qui évolue doucement mais intelligemment, est effectivement très moderne, mais surtout s’assume.
Empreint de délicatesse et de bienveillance, il s’agit d’une comédie dramatico-romantique sociale et avec un petit côté film de Woody Allen, plutôt qu’à Rennes, il aurait pu se dérouler à Paris.
Tout y est bien vu, bien dit, bien montré, bien présenté. C’est beau. Bonne toile !

 

« Cela ne se fait pas chez nous de rester célibataire »

« Me voiler pour me voiler la face »

« Cela fait à peine 100 ans que le mariage d’amour existe »

 

 

  •  p.s :  Beau film, mais très gros coup de cœur pour l’ensemble du casting féminin.
    ‎Dans le film, le terme « racaille » est souvent d’usage pour désigner un arabe. Il l’est par une femme arabe, et un caucasien qui fantasme un plan cul hard avec un arabe. L’image !

 

 


 

@cineprochereviews