Killers Of The Flower Moon, ++++

•Sortie France le : 18 octobre 2023
•Synopsis et bande-annonce : killersoftheflowermoon-vostfr (via Paramount Pictures France/YouTube)
•Chronique :

 

  •  Film inspiré du livre éponyme de l’écrivain David Grann qui relatait la tragédie des indien.n.e.s de la tribu des Osages dans leur réserve de l’Oklahoma (Pas lu). Les faits reconnus se sont déroulés entre 1921 et 1925

 

 

Natifs et natives qui devraient se méfier d’une curieuse hécatombe Rencontre peut-être fortuite, mais pas désintéressée ? Un oncle filou qui est une parfaite incarnation du cheval de Troie face à une héritière qui n’est pourtant pas née de la dernière pluie, quoique, ne dit-on pas que l’amour rend aveugle ?

L’influence du capitalisme plus forte que les croyances ancestrales, bravo Monsieur Scorsese de nous faire une grosse piqûre de rappel sur l’immuable vanité et candeur de l’être humain, dont les actes ne sont et ne seront probablement jamais désintéressés.

Déplacés – sans le savoir – sur une terre dont le sous-sol était riche en pétrole, rendant de fait les occupants indiens riches, mais sous tutelle du colon blanc qui squattait sournoisement ladite terre en attendant la disparition de leur propriétaire que sont des indiens et indiennes, quel était le pourcentage de chance que cela se passe bien ? Très faible, car l’impatience étant, lesdits membres de la tribu ont été très froidement assassinés pour l’argent du pétrole sous leur terre, et des agissements qui semblaient flagrants, ne l’étaient apparemment pas assez, car cela a duré environ 5-6 ans avant que le FBI s’en mêle.
Oui, l’accaparation par le massacre génocidaire discret, bien opéré sur cinq-six ans, qui a presque conduit à une disparition complète de la tribu des Osages, c’est hallucinant comme histoire.

Beaucoup de morts au sein d’une même tribu. Bien sûr, il ne s’agissait pas d’un hasard.
Ce film présente l’Amérique d’antan, mais surtout celle des colons pilleurs des biens des indiens natifs, de « leur patrimoine de pur sang. »
Car avancer masqué, c’est s’assurer…d’avancer, d’atteindre ses objectifs, et au cas où cela tournerait mal, comme personne ne vous a vu, vous ne pouvez être coupable de rien.
Killers Of The Flower Moon est à la fois un sacré thriller et un western d’un autre genre, où l’on voit les manigances – mais à grande portée – des blancs pour s’approprier les richesses liées au sol indien gorgé de pétrole.

Killers Of The Flower Moon,‎ le grand remplacement version Martin Scorsese ?
« Mes ancêtres étaient libres avant que vous arriviez. »
Des petites phrases comme celles-ci et avec d’autres discours, on a là des dénonciations ou des énonciations de certains faits historiques de l’Histoire des États-Unis d’Amérique.

Killers On The Flower Moon ? Martin Scorsese montre son génie !
Semblant très classique, quasi sans surprises du fait que son réalisateur ne nous cache rien de la machination qui se trame (- cela s’apprécie encore plus dès lors que l’on y connaît rien à l’histoire -), le film se suit très facilement, ses 3h25 ne se sentent pas, tant le montage et surtout sa petite musique d’ambiance font travailler l’attention, et‎ côté actrices et acteurs :
– Di Caprio en pantin, un faible, un serpent, je l’ai trouvé « bof » côté interprétation, tant elle donne une impression de répétition de sa part.
– Par contre Robert De Niro qui incarne le Diable en personne, il représente à merveille un grand chacal, incarne un chef d’orchestre d’un bal macabre dont on se délecte de voir si les musiciens seront bien payés à sa fin.
– Et Lily Gladstone !? Interprétation parfaite du type de femme qui parfois m’exaspère, celle qui même se sachant en danger, continue d’aimer son bourreau, car voit du bon en lui, espère un changement d’attitude, une rédemption.

Killers Of The Flower Moon, j’ai beaucoup apprécié la présentation de cette ‎dualité des sentiments entre l’argent et l’amour, moins la cupidité de femmes qui se faisaient croquer par des carnassiers à l’appétit qui semblait sans‎ bornes jusqu’à l’arrivée du FBI. Pour qualifier la fin tragique de ces femmes – ici souvent d’une même famille – le terme qualificatif d’aujourd’hui est : Féminicide ;
De ce film, j’ai adoré‎ cette réunion très importante sous une tente, elle est pour moi LA scène qui explique bien des choses ;
J’ai été impressionné par cette autre scène qui présente un parterre de personnes blanches dans une pièce pour retourner le cerveau d’un homme en proie avec sa conscience. Les plans caméra de cette scène participent à l’effet d’aspiration, d’emprise sur soi des personnes présentes dont l’expression faciale a été bien travaillé pour se sentir mal à l’aise, pour trouver l’instant étrange. Très marquante ! ;
Je suis parvenu à faire le constat suivant : ‎À leur arrivée, les européens ont décimé une bonne partie des indiens par les maladies et massacres lors de leurs débarquements. Avec la conquête de l’ouest et ses luttes de colonisations, cela s’est poursuivi, et donc, que le pétrole apparemment a aussi contribué à la mort prématurée de bon nombre d’entre-eux.

Killers Of The Flower Moon, il faut voir en lui un thriller historique qui n’oublie pas d’être culturel.
Il montre une infime partie de l’Histoire et de la culture indienne américaine, ‎montre à quel point les blancs colons sont toujours un poison en pareil cas, montre l’Amérique actuelle qui s’inventait, le cynisme du capitalisme‎ et les victimes de ses cols bien blancs, les States et une énième conquête de l’ouest.
Fresque – que je considère réussie – qui relate une énième effroyable histoire vraie d’une Amérique d’antan, Martin Scorsese a-t-il fait ce film pour rendre justice, un hommage ?
Sa fin originale donne une piste pour répondre à cette question. Bonne toile !

 

 

  •  p.s :  Coup de cœur pour les photos, donc prêtez-leur attention.

 

 


 

@cineprochereviews