Rien à perdre, ++++

•Sortie France le : 6 décembre 2023
•Synopsis et bande-annonce : rienaperdre (via Ad Vitam/YouTube)
•Chronique :

 

Des personnes qui font au mieux avec les moyens du bord Des personnes qui minimisent ou relativisent trop un incident et sont mis en face des réalités de la vie Le genre de cas où il faut au moins une personne avec la tête bien sur les épaules …

Aide Sociale à l’enfance, grosse loupe sur les procédures d’un service qui comme cela est ici présenté, agit pour protéger, cela parfois en détruisant une famille parce qu’il le faut vraiment dans l’espoir de mieux la reconstruire. Rien à perdre présente un cas de figure qui explique bien des processus (cf / la scène chez l’avocate), avec qui fait quoi et le pourquoi, en effet, on en voit et on en apprend des choses devant ce film.‎

« Il faut un peu plus que de l’amour familial pour élever un enfant. »
Potentiellement, il montre un excès de bienveillance sans concertation et qui a parfois pour effet de détraquer des gens ayant juste un besoin simple. Pour cause, on comprend devant le film que ce type d’excès peut dégrader une situation déjà bien compliquée en faisant sauter des fusibles chez des personnes jusque là sans problème, personnes qui elles, doivent se confronter ‎à d’autres fières d’elles qui sont des fonctionnaires fières de leur petite victoire.
Ici, on voit leur satisfaction car ils remplissent bien leurs statistiques en omettant de mettre l’ensemble des humains au cœur de leurs décisions, forcent les choses par peur d’éviter une seconde malheureuse décision dans leur mission carrière, Rien à perdre nous fait le portrait robot des fonctionnaires qui ne prennent pas du recul question de voir tout ce qu’ils sont en train de détruire, oui, il y a ce mauvais côté chez certaines personnes qui lorsque cela va mal ou se passe mal côté action ou prise de décision, parfois, elles n’assument pas les conséquences de leur acte.
Rien à perdre pour moi présente la face B du service de l’Aide Sociale à l’enfance.‎

Le fils cadet, le plus grand, les deux frères, la présence d’un entourage chaleureux composé d’amis bien là quand tout va et surtout quand ça va mal, cela contraste avec la froideur du rouleau compresseur qu’est l’adminis‎tration française, surtout quand il s’agit du social ici représenté par l’Aide sociale à l’enfance.
À travers le récit du film, on remarque que les fonctionnaires de ce service pensent parfois trop pour les autres et peuvent être responsables de l’aggravation d’une situation déjà complexe. Bien que ladite situation nous soit restituée avec de la retenue, ce n’est pas pour autant que l’on n’enrage pas devant ce qui souvent s’apparente à de l’injustice.‎

Bilan !
On peut vouloir voir Rien à perdre pour son actrice bankable Virginie Elfira, une valeur sûre dans les films dramatiques. Mais très curieusement – ou pas – , c’est vraiment sur son sujet que le film capte l’attention.
– Actrices-Acteurs : Donc Virginie Elfira, hé biennnnn, rien de nouveau de côté-là, juste le constat d’un talent qui n’est pas‎ là comme ça, car à nouveau elle nous offre une prestation magistrale, le genre qui devant son jeu au plus juste, ne donne pas l’impression de regarder une œuvre de fiction.
Mention spéciale au meilleur second rôle qu’est Félix Lefebvre (Jean-Jacques, le grand fils) qui comme Paul Kircher (Émile dans Le Règne Animal) montre que la relève, déjà bien amorcée, d’acteurs masculins dans le cinéma français se poursuit.
– Sujet de fond : C’est dur et à travers tous les portraits d’âmes en peine que nous voyons, que certaines personnes soutiendront, le film fait la part belle à la combativité plus qu’à la résilience, mais aussi à l’humanisme des uns face à la froideur de la logique administrative.
– Forme : Simple, sobre, efficace, pas de longueur, pas de larmoyant ni d’apitoyant, une certaine intensité s’en dégage, le genre qui fait en soi un petit quelque chose que l’on a parfois du mal à contenir (au choix : amertume, dégoût, colère, rage)

Les actes engendrent toujours des conséquences.
Rigidité qui brise ou peut transformer des êtres en personnes désespérées qui lutteront, baisseront les bras au bout d’un moment, prendront des décisions qui les dépasseront elles-mêmes, les feront devenir des monstres en puissance, on peut déduire de cela en regardant le film. Bonne toile !

 

 

« C’est pour vous ou pour lui‎ que vous avez besoin de lui donner un traitement »

« Plus elle fait ce que vous dites, plus cela dérape »

« Le problème de la peur, c’est que c’est contagieux »

 

 

  •  p.s :  Préconisation d’une très belle chanson entendue dans le film : « Oh mon amour » de Christophe Rodomisto and The Man Inside Corrine.

 

 


 

@cineprochereviews