Iris et les hommes, ++-

•Sortie France le : 3 janvier 2024
•Synopsis et bande-annonce : iris-et-les-hommes (via Diaphana Distribution/YouTube)
•Chronique :

 

Une simple question posée durant un moment rien qu’à elle, le genre de question qui la ramène à la réalité de sa vie Un conseil pas anodin Un téléphone sur vibreur qui est pire qu’avoir un hoquet persistant …

Des mères, des copines, des femmes en demande, des apparences à maintenir, des hommes dans leur routine du couple, des femmes dans la quarantaine qui subissent leur homme dans la routine de leur couple, radiographie pas forcément pertinente du couple, ce film contient des vérités, mais j’ai trouvé que sa légèreté lui enlevait beaucoup de crédibilité.

Paris, mégapole, un grand terrain de jeux coquins facilités par les applications de rencontres spécialisées, mais Iris Et Les Hommes, avec son détachement et sa légèreté, ne donnerait-il pas dans le ‎cliché ? Les avis seront tranchés !

Iris, oh pardon, Isis, a la belle quarantaine, a tout pour elle côté vie professionnelle, mais il lui manque quelque chose pour ce qui est de ses envies personnelles, ses envies qui deviennent des besoins de femme.

Avant il y avait la rue, les bars, les boîtes de nuit, les fêtes de village, le courrier, le minitel, aujourd’hui, c’est l’outil smartphone qui est utilisé pour maximiser les rencontres.
Décuple les possibilités de rencontres de tous types, allez savoir si le film ‎décrypte volontairement et joyeusement, plutôt qu’en mode grave ou satirique, le monde des rencontres « amoureuses » décomplexé dans lequel nous vivons désormais. Ce monde où l’accès à tout, ce jusqu’à l’opulence et tout cela sous couvert d’un relatif anonymat, semble incarner dans tous les sens du terme le fameux : « Jouir sans entraves. »
Une comédie comme un marqueur de temps, elle montre que toute évolution technique conçue pour supporter l’humain qui a besoin de l’autre, de s’auto-estimer‎ ou de se sentir estimé à travers le regard d’un ou d’une autre, l’outil s’adapte l’être humain.

S’adapter à un monde moderne, accepter le frisson de l’interdit, l’adrénaline d’un instant fugace sans conséquence, le jeu du désir, le danger de l’orgueil et de l’aventure qui pousse à aller plus loin dans l’expérience,‎ Isis a décidé d’embrasser la vie, sa vie, quitte à négliger le sens des priorités dans son travail et son rôle de parent référent auquel le patriarcat assigne toutes les femmes. Il y a beaucoup de vérités dans ce portrait de femme, ils s’entendent, se voient et tout a été fait pour qu’elles soient drôles à voir, mais !
Mais très curieux que fut cet instant dramatique d’une femme qui échange avec son mari en rentrant d’un date secret, durant cette séquence, le décalage dans la salle de ma séance côté réaction franche du public – surtout féminin – qui l’a vécu comme un bon moment dramatique et la force de la gravité lors dudit échange, ce fut assez déconcertant pour moi.

Iris Et Les Hommes, un Bridget Jones à la française, c’est la redécouverte de soi, la découverte de nouveaux codes auxquels une femme mariée et fidèle ne s’intéresse pas, mais qui une fois lancée, elle ne peut plus s’en passer.
N’y voyez point une attitude régressive en mode grande ado, non, c’est un comportement humain chez qui il est reconnu que la nouveauté est une chose souvent bénéfique.

Iris Et Les Hommes est une comédie. Oui, mais il ne faut pas négliger sa part psychologique qui est bien présente.
Face aux femmes qui savent ce qu’elles veulent, les hommes sont des guignols ! En substance, c’est en grande partie ce que j’ai retenu du film de ce côté-là.
Grands enfants, beaux parleurs, souvent à côté de la plaque, leur portrait fait mal. Un constat quand même, ‎comme beaucoup de films qui évoquent le désir féminin, celui-ci ne pose pas la question de la libido disparue chez les hommes en couple.
Toujours sur le pan psychologique du film, il y aussi ce choc générationnel avec des choses que des ados ne veulent pas forcément entendre de la bouche de leurs parents. (- Cette poignante séquence est probablement l’instant le plus fort du film -)

Comédie grand public dans laquelle Laure Calamy s’éclate, l’adultère heureux comme thérapie semble y être sanctifié et pour le coup, au final, je confirme que la seule scène du film que j’ai trouvé intéressante est bien celle des deux ados qui imitent leur professeur et évoquent une situation complexe, deux adolescentes dont une aurait aimé que ladite situation soit traitée autrement que sur le ton de la légèreté par une personne qu’elle estime, mais qui du fait d’être sur son petit nuage, ne prend pas suffisamment de recul pour mesurer les propos qu’elle adresse à sa fille.

Organisation avec parfois des petits couacs durant sa petite récréation qui une fois terminée, hé bien, tout va comme rentrer dans l’ordre, donc côté message : Faites-vous plaisir, vivez la grande aventure, ce sera sans conséquences ?
Seules celles et ceux qui pratiquent ont une réponse à cette question qui est plus un constat de ma part devant le film.
J’avoue que le plan de fin ici présenté est une proposition qui m’a rendu curieux, car m’a poussé à remettre en perspective le comportement d’un des deux du couple qui lui aussi, potentiellement aurait son jardin secret.
Bon, il se peut que ce ne soit absolument rien de tout ça et que le système Airdrop d’Apple déconne. (- Il faut avoir un iPhone pour comprendre cette remarque, en avoir un et exploiter ses très nombreuses fonctions -)

Iris Et Les Hommes, me concernant, graduellement, à l’opposé d’Isis-Iris, malgré mon ouverture d’esprit et le fait que son actrice principale m’est très sympathique (rôle léger comme grave), mon plaisir s’en est allé. Bonne toile !

 

 

« Je voulais juste me sentir vivant »

« La monogamie, c’est la fin du désir. Je suis poly…polyamoureux ! »

 

 

  •  p.s :  Je ne sais pas s’il y a un rapprochement à faire côté demande entre la mise en vente d’un objet neuf à forte attraction sur le site Le Bon Coin et une femme dans la force de l’âge, belle et désirable – souhaitant qu’on lui fasse ressentir cela – qui débarque sur un site de rencontres. Mais comme cette comédie est sans complexe, ose, alors je loue ce qui pour moi est une scène métaphorique très bien vue.

 

 


 

@cineprochereviews