Les chambres rouges (Red Rooms), +++++ ♥♥

•Sortie France le : 17 janvier 2024
•Synopsis et bande-annonce : leschambresrouges (via Esc Distribution/YouTube)
•Chronique :

 

 

Deux mois Trois jeunes ados âgées de 16-14-13 ans absentes mais si présentes, et deux jeunes femmes, plus une mère qui « vivent » toujours Trois chefs d’accusations lourds en se basant sur des vidéos aux contenus qualifiés d’insoutenables de… 28 et 31 minutes …

Il y avait bien longtemps que je n’avais payé une place de ciné plein pot, LÀ, aucun regret !
Je ne le répèterais jamais assez, mais un film de procès ou comportant un procès bien filmé, bien présenté au point de faire ressentir l’atmosphère dans le tribunal, c’est facile 50% de la réussite du film !‎

Deep Web versus Dark Web. Le premier est tout simplement pire que le second qui déjà n’est pas réputé pour y contenir des choses pas abjectes.
Les Red Rooms (chambres rouges) se trouvent sur le Deep web. Besoin d’un dessin ? (- C’est ce que le non initié que je suis de cet univers a compris devant le film -)

Les Chambres Rouges, une activité de tortures extrêmes perpétrée par ce qui peut être considéré comme les tortionnaires les plus pervers, une activité dédiée, destinée à un public très sélecte.
Les Chambres Rouges, c’est de la perversité montrée dans un thriller comme Seven, où, expliquer les choses avec des mots c’est déjà très fort, mais juste avec du son, p.tain de merde !
Les Chambres Rouges, côté snuff movie, ce sont deux des trois victimes présentées comme avoir été traitées de façon bien pire que des bêtes dans un abattoir. (- Je n’exagère rien côté propos ! -)‎

Presque aussi un mode d’emploi du comportement à avoir pour être au-dessus de tout soupçon, la perversité dans ce film qui se déroule dans une atmosphère oppressante est limite trop bien expliquée.
Le comportement des femmes amoureuses qui occultent les faits ou des preuves quand bien même ils seraient à charges et indiscutables, RÉVULSANT !

Des propos qui témoignent de l’indicible, parfois de l’insoutenable, ‎‎des portraits féminins particuliers, très particuliers, whouuuow, il faut parfois vraiment s’accrocher devant ce film moderne, strident, glaçant, qui n’épargne pas son public, il se classe facilement dans la catégorie horreur. Il est très ÉPROUVANT !

Les Chambres Rouges, ce sont des questions comme :
– Qui est surtout une jeune femme, qui est Kelly-Anne ? Car, Clémentine la seconde aux cheveux courts incarnant les femmes qui ne se cachent pas, ne cachent pas leur amour et fascination pour un homme accusé de crimes graves et dont l’attitude peut amener à se poser cette question : Ce type de femme tomberait-elle sous le charme du même homme si elle l’avait juste croisé dans la rue ?‎
– Qui est cet homme placide dans sa cage en verre ?
– Pourquoi les gens sont-ils autant fans de ce type de personnes que sont les tueurs en série.
– La troisième victime ou la troisième vidéo, cette pièce manquante ? Oui, encore un chiffre.

Tout dans ce film qui pour moi se déroule en trois temps est très bien géré : plans caméra, rythme, ambiance, procès, les sujets, mais surtout un personnage – excellemment incarné par Juliette Gariépy – qui potentiellement ressemblerait à la Lisbeth Salander de la saga suédoise Millenium, mais elle serait sa version obsédée du gore.
Les Chambres Rouges, le programme est chargé et pourtant, cela passe vite, tant il captive l’attention :
– Un procès, avec les différentes parties dont le métier semble être efficacement traité.
– Les explications du Droit dans sa forme la plus stricte‎ pour asseoir la portée de l’affaire et ainsi en faire un plus côté sujets avec les portraits des obsédées et des actes du tueur en série.
– Un portrait robot de psychopathe très saisissant. Il s’effectue à travers l’accusé Ludovic Chevalier, le démon de Rosemond, mais aussi à travers ceux de ses client.e.s, celles et ceux qui payent pour assister aux actes pour lesquels il est jugé.
– Des luttes de parents qui en plus de faire face aux récits des conditions de la mort de leur enfant, doivent aussi supporter le comportement des groupies de tueurs.
– La thématique de la fascination pour le trash et le morbide.
– Des chiffres qui pour moi ont leur importance (on les entend ou se déterminent).
– De multiples portraits, dont aucun n’est inutile.
– Des profonds portraits de femmes.
– Le traitement médiatique dans ce type d’affaire.
– Une critique sociétale.
– Une grosse critique du monde informatique, d’internet, de ses réseaux, du comportement de ses utilisateurs et utilisatrices. La diatribe lors de l’explication de ce qu’est Guenièvre, RO‎YAL !
– Déconstruit le mythe du hacker avec ce visage féminin mi-ange mi-démon évoluant dans le milieu de la programmation web.
– La façon dont on nous fait vivre l’horreur : EFFICACE !
– Du questionnement permanent.
– Un son d’ambiance qui participe à nous mettre sous pression tout du long.
– Une captation des regards qui peuvent interpeller.

Très tordu, troublant, perturbant, quel twist que représente cette plongée dans la découverte d’un monde. Cet instant d’une quête en ligne dont nous ne savons rien et que nous découvrons au fur et à mesure de l’avancée de celle-ci en soutenant peut-être à tort « l’héroïne » , c’est simple, depuis Misanthrøpe, aucun film n’avait autant agit sur moi : Être captif de cet instant intense pourtant sans effusion, avec le rythme cardiaque qui s’est accéléré, pour me prendre une grosse descente à sa fin, c’est ce que cette scène a produit sur moi.
Sidérant et suffocant, insoutenable qu’est ce moment du film – alors qu’il y a bien pire que lui –  un moment qui en partie explique ou plutôt nous éclaire sur les agissement d’une personne : HALLUCINANT !
Les Chambres Rouges, offre à voir un mélange des genres maîtrisés de bout en bout, les amateurs du genre seront satisfaits.

Horreur, perversité, suspense, faux-semblants et contrepieds au programme d’un film que vous allez prendre plaisir à détester, tant il torture l’esprit.
J’ai employé pas mal de superlatif dans ce ressenti, sachez  qu’aucun d’eux n’est exagéré.
Les Chambres Rouges, ou pour rester dans l’ambiance cynique du film, je pense que ce sous-titre lui va à merveille : « Les joies de la face la plus sombre d’Internet » , présente les fans de l’indicible et qui le restent en toutes circonstances, le film traite du plaisir sadique et pervers glauques, il porte sur l’obsession maladive, est un film qui ne vous quitte pas de suite.

Les Chambres Rouges, ‎quel film !
Le Québec style ? Je connaissais leurs succulentes bonnes comédies, mais là, ce thriller, il y a du level‎ !
Une claque ! Tout est bien géré dans ce film noir qui nous balade.
Mix entre un puissant thriller et le film d’horreur qui joue plus sur la psychologie que la frayeur pure de films à hémoglobine, ici, c’est bien l’indicible qui fait mal, qui met mal à l’aise et qui captive en même temps. Le film nous transforme en sa complexe « héroïne » , dont il est difficile de comprendre sa situation et sa position.
Twist, contrepieds, perturbant, troublant, tordu, on plonge nous aussi en enfer, celui du pire d’internet où les femmes et hommes sans âmes, les plus pervers.e.s et sadiques, se retrouvent pour satisfaire leur besoin macabre.

Les Chambres Rouges, sous le coup de l’émotion ou plutôt de la grosse claque que je me suis prise, je loue de nouveau la gestion parfaite et très intelligente d’un tout : mix genres de films, plans caméra, actrices, acteurs, propos, obsessions maladives, les études comportementales comme cette admiration et idolâtrie de femmes pour les tueurs en série et les actes de barbarie ou sadiques que des personnes regardent, oui, ils et elles regardent, consomment des morbides « spectacles » pratiqués par des tortionnaires placides, comme d’autres matent du porno ou font du voyeurisme en ligne. Je n’oublie surtout pas la musique de fond d’ambiance et la gestion de l’horreur.
Je confirme de nouveau qu’il est bien oppressant, sidérant, suffocant et que oui, c’est simple, depuis Misanthrøpe (avril 2023), un tel effet physique devant un thriller noir, je n’avais plus connu.

Ce film noir est très glauque, lugubre et surtout morbide. Bien que sur un rythme de sénateur, il est en tout point, et cela très malheureusement : FASCINANT !
Bonne toile et pensez à respirer durant la séance !

 

 

  •  p.s :  Film peut-être très sous-estimé en ce qui concerne la distribution en salle.

 

 

 


 

@cineprochereviews