
•Sortie France le : 19 juin 2024 •Synopsis et bande-annonce : chet-baker-Let-s-get-lost-vostfr (via The Jokers/YouTube) •Chronique :
L’instant est récréatif — Il se regarde, mais peut aussi juste s’écouter les yeux fermés et bien engoncé dans son siège surtout durant les chants qui bercent — L’instant transporte ailleurs, il s’agit de deux heures de voyage et de plaisir à moindre coût …
Des années 50 jusqu’en 1987 (jusqu’à un an avant sa mort donc), des personnes le racontent, surtout Elles le racontent.
Lui bien âgé ou juste très abîmé se raconte, raconte son jazz, ses rencontres, on le voit jouer, chanter.
Sons, musiques, photos, récits, ce film documentaire s’apparente a un très beau livre musical collector, dont chacune des pages donnent à la fois envie de s’y attarder et de le vivre tel un page-turner.
Chet Baker : Let’s get lost, l’ensemble du contenu de ce film documentaire considéré comme « MYTHIQUE » est intéressant. Me concernant, il y a un instant très important qui est ce plan de Chet Baker en train de s’échauffer sur une terrasse, avec en arrière plan un sublime panorama sur un horizon. L’ensemble de ce plan m’a procuré la sensation d’être à ses côtés, j’avais envie d’y être, de partager discrètement avec lui cet instant de solitude.
Comment vous dire cela sans passer pour une groupie !? Le contenu du film documentaire fait du bien, donne parfois envie de pleurer tant le plaisir d’entendre le velours de sa voix quand il chante en studio est bon. La voix captive, apaise, transporte ailleurs, fait oublier un instant nos problèmes dans ce fichu monde réel qui pour moi, sociétalement – car politiquement – part en vrille.
« Du lyrique et du romantisme. »
Comme un présentateur le dit si bien, « sa trompette sonne nettement jazz » et son chant « du lyrique et du romantisme » , de la mélancolie en somme si je puis me permettre.
C’est un passionné meurtri qui vous le dit. Pour avoir tenté d’acquérir toute la collection des œuvres musicales de monsieur Chet Baker, j’ai très tôt pris conscience de l’ampleur du travail de ce grand musicien. J’ai abandonné mon entreprise car il y en a trop d’œuvres et elles sont très chères parfois.
Mais heureusement, qui dit biopic ou film documentaire sur un musicien dit bande sonore du film, support que je vous préconise chaleureusement et vous aurez compris que je ne passerai pas à côté de cette acquisition, comme ce fut précédemment le cas avec celle du sublime biopic sorti en 2017 dans lequel Ethan Hawke excellait : Born To Be Blue.
Chet Baker : Let’s get lost, il y a du beau sur l’homme comme sur l’époque évoquée. Ici, on nous montre sa vie durant ses déplacements pour des représentations dans les années 50.
De l’Oklahoma à la Californie et de New York au continent européen, nous sommes invité.e.s à suivre Monsieur Chet « Modern cool jazz » Baker dans ses bons moments. Cependant, le documentaire n’occulte pas la part un peu sombre de l’homme, chose qui – hormis ses histoires connues de son addiction à la drogue surtout au speedball (cocaïne + héroïne) et à l’alcool – peut mettre en disgrâce l’image que l’on a de lui. NON, du tout en ce qui me concerne !
Ha la la ! L’instant du titre « Almost blue » ! Quel beau cadeau ! Bon docu !
- p.s : Halima Ali. Sa deuxième femme, le mystère d’une photo sur la pochette d’un album est levé. /// Pas de coup de cœur pour cet excellent et « Mythique » film documentaire, mon émotion était un ton en-dessous par rapport au biopic Born To Be Blue (2017).