Fidèle à son style – Dénonciation – Implication.
Un pan de l’histoire irlandaise conté avec une mise en image accrocheuse et pas racoleuse dans lequel transpire entre autres espoir, joie de vivre, crainte de l’inconnu côté avenir, défiance, pouvoir, un peuple encore divisé sur beaucoup de sujets.
Irlande, les années 30, post-guerre civile. Ken Loach relate des faits réels dont les concernés pourront confirmer la véracité côté déroulement. Nous, nous devrons nous contenter de ce beau film. En même temps, quand on connait l’intégrité et l’engagement de l’homme, nul besoin de douter du dessein du réalisateur.
| « Nul n’est prophète en son royaume »
Jimmy’s Hall c’est l’histoire vraie de Jimmy Gralton, une histoire qui s’est mainte fois répétée et continue à l’être. Vouloir faire les choses en partant d’un bon sentiment et se retrouver en porte-à-faux au point de devenir pour certains et pas des moindres, un indésirable, un perturbateur potentiel, un danger pour ce que l’on représente, une motivateur.
« La musique adoucit les mœurs », la danse rapproche les êtres.
On comprend vite ce qui va s’engager. Une seconde lutte pour une autre liberté, celle de vivre comme chacun le voudrait. Mais…
La joie animant les personnages qui avaient besoin d’un échappatoire, le plaisir qui se lit sur leurs visages quand ils se retrouvent, échangent, dansent contrastent fortement avec le visage fermé des conservateurs réticent à ce type de comportement. Dès lors, sans surprise, pressions et répressions répétées des autorités locales (les représentants de l’église catholique soutenues par la Police qui voient d’un mauvais œil sa perte d’autorité et l’émergence de mœurs qu’elle veut proscrire, bannir). Le combat est inégal.
Jimmy’s Hall est un salut aux courageux, aux amoureux de la liberté de toute sorte, ceux qui osent défier l’ordre établi chaque fois qu’ils jugent cela nécessaire et louable, mais surtout, tant qu’ils en ont les moyens de le faire et ce, même si le prix à payer est conséquent.
- Inspiré de faits réels, celle de Jimmy Gralton, un activiste communiste irlandais devenu américain qui de retour dans sur ses terres natales reçu un accueil mitigé de la part des autorités morales, mais accueilli à bras ouverts par bons nombres d’habitants.