Get on up, +++++ ♥

 

Découvrir des détails qui montrent qu’il était bien plus qu’un simple artiste – Re.découvrir sa musique – Découvrir UN MONSIEUR.

Un embobineur, un entraineur, un charmeur, un envouteur, un visionnaire habité par une déconcertante positive attitude et force créative.

Une prise de vue très participative, aussi remuante que la zik du monsieur car ça part dans tous les sens. Il ne faut pas perdre le fil de l’histoire, c’est assez décousu, direct, sec, brut.
Les mélanges d’images d’époque à la fiction sont subtilement effectués et sont un véritable apport au film.

Une façade. Derrière le showman, l’enfant ayant vécu les atrocités de la ségrégation américaine ne sommeille pas vraiment.
C’est certainement cela qui pouvait expliquer cette déconcertante positive attitude et force créative.
Les différents flashbacks revenant sur cette période, celle des crimes et atrocités durant la ségrégation lors de son enfance, sont courts mais puissants. L’effet est instantané tant la violence de ces flashbacks vous calme d’un coup.

James Brown incarnait une certaine idée de l’Amérique, la schizophrène. Puissant par sa présence, sa prestance sur scène et en dehors, mais aussi conquérant par son volontarisme. Un artiste noir aimé et adulé par des Américains blancs aussi, mais pas vraiment apprécié pour bien des raisons, surtout politiques, par les autorités composées de blancs.
En effet, un artiste noir mobilisant tant de monde, forcément il représentait un danger par rapport à ce qui se passait à l’époque, cette injustice subie par nombre de ses semblables. Schizo, je disais !

Comme le mentionne l’accroche, Get on Up nous invite à suivre plus que l’histoire d’un artiste, mais l’épopée d’un homme.
Il est aussi une épopée nous permettant de retracer l’évolution de l’histoire de l’Amérique, mais surtout son comportement avec une partie des siens, les noirs américains, ses chers enfants afro-américains.

Le choix d’un acteur pas forcément ultra connu fait que l’on regarde le film pour n’apprécier que l’homme et son oeuvre que ledit acteur incarne avec génie. Ce biopic laisse aussi une grande part à la découverte, avec un grand plaisir, de l’acolyte de James Brown,  Mr. Byrd.
Il le méritait. Merci au réalisateur de ne pas l’avoir oublié et surtout de lui avoir donné une grande place dans son biopic.

Jouissance visuelle et audible, émotion, culture, Get on up est un très bel hommage à un immense artiste dont beaucoup se souviendront comme celui étant le père de la funk music (Godfather of Soul, surnom de James Brown), le génie qui officiait sur scène avec ses mouvements et pas de danse endiablés nous donnant toujours l’envie de l’imiter. Celui demeurant comme une référence musicale, dont beaucoup d’artistes s’inspirent pour leur chorégraphie (mais ils en sont souvent bien loin).
Mister Dynamite (second grand surnom de James Brown) hypnotisait, transcendait ses spectateurs et fans, il en est et sera de même pour tous ceux qui regarderont Get on up, un biopic qui côté musique est à la Jersey Boys, donc bougeotte garantie.

Le film ne fait pas le tour de toute la musique de James Brown. Mais, nous avons la chance d’avoir des placements qui sont si intelligement intégrés, qu’ils donnent la sensation et surtout, offrent aux spectateurs la chance de découvrir les sons et sonorités ou de les redécouvrir, notamment lors des fameux concerts dans la mythique salle de spectacle de l’Apollo.
La perception est totalement différente.

La construction du film le rend fluide, accroche les yeux à l’écran. Il se peut que vous soyez en sueur sans trop bouger de votre siège, c’est dire ! Qu’est-ce que cela aurait été si on avait pu se déhancher dans la salle de ciné ? Vivement le dvd pour avoir la réponse !
Les époques étant survolées car ils servent de repères, donc, il faudra bien tendre l’oreille et suivre les dialogues pour la ressentir. Vous n’aurez pas trop d’efforts à faire, je vous rassure !

Bon film, bonne toile !

 

  • P.S :  Conseil. Pour comprendre facilement le terme « Musicalité », trois films dont deux documentaires : ″When you’re strange″sur  The Doors, ″Sugar Man″et celui-ci.
  • L’occasion d’apercevoir deux grandes voix de la soul ou plutôt Nu-Soul américain : Jill Scott et Aloe Blacc.

 

@cineprochereviews