Fatima, +++++ ♥

 

Dévouement – Décalage – Des belles discussions et des échanges profonds.

Découverte très tardive, mais mieux vaut toujours tard que jamais. Véritable coup de cœur !

Ici, nous avons droit à une très belle leçon de vie où une opposition culturelle se fait sentir avec subtilité et tact. D’un côté, ceux qui veulent s’en sortir, de l’autre, les profiteurs bien « miséricordieux » comme ils en sont convaincus tout au fond d’eux. Sous couvert de pseudos actes de générosité, leur lâcheté n’a d’égale que leur faiblesse affective envers les leurs.

Il y a dans ce film comme une volonté réelle de montrer le parcours de ceux que l’on critique, ceux sur qui certains rejetent toujours la faute, à tort le plus souvent.
On y voit voit aussi différentes facettes de la vie de certaines jeunes françaises « d’origine » maghrébine et de leur environnement. Cela est montré de façon simple (- Ça change -).
Pour elles, c’est deux cultures et un environnement parfois bien lourd.
On appréciera ou pas le marquage fort du décalage entre l’exigence de ceux qui ont et ceux qui n’ont pas, et même s’il ne faut pas faire de généralité, la chaleur et la proximité versus la distance et la froideur.

Fatima c’est aussi une actrice qui crève l’écran par sa simplicité, sa sincérité et sa douceur.
Sa réaction dans la scène chez la femme médecin restera comme la plus profonde et l’un des très beaux instants du film pour moi, tant elle (la scène) ne semble pas jouée ou sinon, c’est très bien fait.

Ce beau film en est encore un permettant de mieux comprendre la rage de ces enfants français, ces jeunes français et moins jeunes français, quand les portes de l’emploi se ferment à eux au vue des sacrifices discrets de leurs parents. Discret, car ils savent rester dignes malgré tout ce qu’on leur fait subir. (- C’est triste d’avoir toujours à préciser en 2016, qu’ils sont français même si oui, leurs parents sont d’origine maghrébine. Nous avons tous des origines. Il n’y a pas de précisions par les médias quand un français blanc donc d’origine caucasienne fait une connerie, alors pourquoi s’évertuent t-ils quand il s’agit d’un noir ou d’un arabe. C’est fatiguant à force -).
Cela ferait du bien à ce gros tas de rinchauds et fachos de voir ce film. Et encore, il n’est pas dit qu’ils comprendraient ce que vivent des personnes souvent victimes de politiques qui s’en servent comme marionnettes. Ce gros tas de décervelés jouent le jeu desdits politiques, de part la mauvaise volonté qu’ils mettent à ne pas vouloir accepter les personnes d’une culture différente, malgré les véritables efforts consentis par elles et, à toujours rester sur l’image de personnes qui quémandent des prestations sociales, – comme si ceux qui profitaient le plus desdites prestas étaient en majorité des étrangers – en plus de faire le jeu des politiques, ils aggravent notre retard en matière sociétale et freinent notre pays englué encore et toujours dans son passé à cause de ses actions passées en Afrique Nord et Afrique tout court. (- Avis très perso et assumé tête haute -)

Film à voir car généreux dans le contenu, film à voir car positif dans le fond – presque un feel-good movie- , film à voir car social traitant du sociétal, donc plus qu’utile ! Et dans la foulée, regardez aussi Une Seconde Mère.

Bon film et bonne toile !

 

  • Film inspiré de deux livres de la même auteure Fatima Elayoubi (El-Ayoubi) : « Prière à la Lune » 2006 et « Enfin, je peux marcher seule » 2011 (Pas lu)
  • P.S :  Ressemble au film brésilien Une seconde mère et ce film merite très largement ses trois Césars, n’en déplaise à certains (cf : Remarque sceptique de Guillaume Gallienne qui doute de l’objectivité et de la neutralité du Jury).

 

@cineprochereviews