⌈ Suffocant – Un naturel saisissant – Des méthodes ⌋
3000 Nuits est une visite guidée bluffante dans un univers carcéral, qui de par sa localisation et ceux qui y sont enfermés, en fait un lieu hors-norme.
Mais, ce film est aussi une fenêtre ouverte sur le milieu carcéral féminin qui, et on peut se poser la question, serait-il plus cruel, plus brutal psychologiquement que celui des hommes ?
L’exploration dudit environnement est certes classique : s’adapter et savoir jongler avec les différents protagonistes des lieux, les divergences d’opinion dans un même camp, les conflits et invectives, guerre de territoire (…). Dans 3000 Nuits, l’accent est vraiment mis sur le traitement des prisonnières des deux camps ennemis, les tractations pour faire flancher l’autre et curieusement, pas de sévices physiques. Car tout le travail de sape est effectué de façon psychologique et ce, quelle que soit la place dans la hiérarchie de l’équipe dirigeante. Encore une fois ici, la preuve est faite qu’entre elles, les femmes sont vraiment cruelles.
Des décisions courageuses pour des conséquences non moins dramatiques et surtout, la largesse des conséquences, l’amplitude de l’onde en valent-elles le sacrifice ?
Seuls les protagonistes sauront répondre à cette question et à mes remarques que j’espère pas trop déplacées.
Néanmoins, malgré la volonté profonde d’être au plus juste, un spectateur très fermé d’un des deux camps, peut prendre ce film comme une injure ou comme une propagande anti-Israël. Car le manque d’humanisme des geôlières juives est, entre autres, ce qui se dégage le plus de ce film. Mais côté traitement fait aux prisonnier.e.s, il n’est pas dit que cela soit guère mieux dans d’autres prisons du monde.
La scène ! Ce gros plan sur des yeux en larmes fixant l’extérieur. –Whouaww !- Tout est là, tout le film peut-être résumé à ce plan.
Bon film, bonne toile !
- p.s : J’ai eu le même ressenti qu’avec l’excellent film Le procès de Viviane Anselem quant à la manière de nous faire vivre le film aux spectateurs.