De toutes mes forces, +++-

 

⌈   Des instants entre potes pour bulle d’air – Une « libération » – Faire son chemin   ⌋

« Une rancune qui n’en finit pas conserve en elle une foule de mauvaises pensées »

 (Alphonse Karr, 1860)

Rancœur tenace, des questions en suspens, souffrance profonde vécue à leur manière par chacun.
Leur défense leur permet de survivre, de se protéger et parfois d’eux-mêmes, cela dans un seul but : ne pas souffrir plus, avant même peut-être de penser à s’en sortir.
Un enfant reste un enfant, un ado en âge de devenir adulte reste un ado souvent bien plus fragile qu’il n’y paraît, malgré parfois, leur côté rusé.

Comme le montre ce film, un teen movie sérieux à la française – façon States of Grace – qui se penche sur le cas des jeunes en difficulté et les foyers d’accueil pour jeunes. Les cas qui au premier abord peuvent sembler simples, sont dans les faits délicats et bien plus subtiles quand on se donne la peine de les regarder en face, et surtout d’aller plus en profondeur du problème.
On s’aperçoit souvent que leur mal être vient des adultes censés leur servir de modèle… quand ils sont là.

Le fonctionnement – sans trop aller en profondeur – d’une structure d’aide sociale qui ne peut pas venir en aide à tout le monde, la solidarité en interne, le regard, les gênes, la peur du rejet, mais surtout, le besoin de savoir, on nous montre cela ici. Le besoin de savoir semble être vital pour se construire et se reconstruire. Besoin d’entendre les choses, besoin de voir les choses, besoin de s’enlever de la tête que l’on est peut-être si, peut-être ça, que c’est à cause de soi ou pas…
De Toutes Mes Forces prend le temps de traiter du mal-être des jeunes en difficulté, et même s’il n’apporte pas de réponses concrètes, il a le mérite de le faire de manière simple, avec beaucoup d’humilité, de réalisme et d’engagement.

Yolande Moreau qui incarne une femme courage montre qu’il suffit parfois de peu pour réussir comme pour échouer. L’essentiel étant l’attention, la confiance et surtout la patience. Montrer des signes d’affection ne semble pas être un problème tant que l’on pense à garder la distance.

Mon coup de cœur : Le poême à la fin du film.
Bonne toile !

 


 

@cineprochereviews