•Sortie France le : 27 juin 2018 // Vu le : 12 juillet 2018
•Synopsis et bande-annonce : lesaffames (via Studio Canal/YouTube)
•Chronique :

 

—  Amer – Juste – Malheureusement trop vrai —

« Vous êtes jeune, vous verrez à mon âge »
« Vous êtes jeune, vous avez le temps »
« Vous êtes mignonne »
« Trop jeune »
« C’est normal, t’es jeune »
« Parce qu’on est jeune, on mérite de ci de ça… »
« JE suis jeune et JE mérite… »

Portrait de la situation de jeunes qui vivent en France, leurs galères à bien des niveaux, leurs envies, Les Affamés, en faisant la radioscopie d’une génération lucide qui tente de faire fait face à ce qui se présente à elle et qui canalise leurs désillusions, hé bien il s’autorise le droit de montrer à certain.e.s une réalité dont beaucoup… en France, ne semblent pas mesurer la gravité.
Donc, comme les personnages du film en font si bien le constat, Les Affamés ou quand être jeune s’apparente à ne juste faire partie d’une classe sociale, est un portrait fait au vitriol dont les conclusions sont amères.

En effet, cette radioscopie très en profondeur de la vie des jeunes (en France métropolitaine), mais aussi de parents qui sont eux-mêmes paumés car cela va trop vite pour eux, parents que l’on pourrait pardonner du fait qu’ils n’ont peut-être pas été assez préparés à être des parents par les leurs, ceux de l’après baby boom et des ex soixante-huitard.e.s, bref, ce qu’ils vivent, perçoivent, entendent, attendent, subissent, tous les cas de figures semblent avoir été répertoriés pour donner ce film qui n’élude rien et n’épargne personne.

Jeunes qui s’amusent de leur situation, comme quand ils fêtent le fait de se découvrir comme faisant partie de la catégorie : « Vivre sous le seuil de pauvreté. »
Oui c’est c‎ynique. Du coup, ce film pourrait être une satire qui montre cette génération, une génération future qui peine à s’affirmer, à réussir et qui est déjà dépassée par celle d’après composée de précoces à l’exemple de ce‎ petit frère très informé, très alerte sur son monde.
À chaque génération et catégorie sociale ses problèmes, ses turpitudes, ses envies et ses désillusions semble vouloir affirmer Les Affamés.

J’ai adoré cette idée, et je pense qu’il en sera de même pour vous, celle consistant à annoncer son diplôme à des personnes qui ne vous donnent pas de considération, du fait que vous travaillez où vous travaillez. C’est l’interprétation du fameux : En avoir marre d’Être.s invisible.s.
Ce film pourrait vous paraître comme étant une rébellion enjolivée. Mais quand on enlève la forme et que l’on se concentre uniquement sur les multiples messages diffusés, vous ne pourrez nier qu’il y a, MALHEUREUSEMENT, beaucoup de vrai dans Les Affamés.
Donc coup de cœur pour la simple et bonne raison qu’il est utile. Son parti pris sociétal pousse à réfléchir et sa dénonciation intelligente, sans lourdeur quand il dénonce la gravité d’une situation qui perdure depuis trop longtemps donnant l’impression que rien ne semble bouger est UTILE !
Malgré le fait d’être alarmiste et parfois dramatique, Les Affamés est un film qui reste positif.

À vrai dire, je ne m’atendais pas à un film avec une réflexion aussi poussée, réflexion qui est maîtrisée. Je m’attendais à une de ces comédies gentillettes que l’on va voir pour passer le temps.
Au final, Les Affamés un vrai bon film qui regarde le monde en face et vous pousse à revoir votre copie en tant que personne se préocupant des autres, mais aussi du futur de la société.
Motivé.e.s, motivé.e.s. Il faut garder le cap, surmonter toutes ses embûches, garder la foi. Ce film s’adresse à tout le monde, vraiment tout le monde et il est a préconiser à nos politiciens qui devraient le regarder assiduement et surtout bien assimiler l’importance de ce qui y est dénoncée. Bon film !

« C’est fantastique de se battre pour une cause, mais il faut que cela aboutisse à quelque chose ! »

(- Faut y mettre les formes quand même ! -)

 

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