•Sortie France le : 26 décembre 2018 __ Vu le : 3 janvier 2019 •Synopsis et bande-annonce : auboutdesdoigts (via Mars Films/YouTube) •Chronique :
Être habité par la passion — Des bonnes étoiles — Hé oui, la banlieue (parisienne), « un coin par là » , composée de « quartiers » qui regorgent de beaucoup de talents cachés et souvent gâchés _
Triste constat que représente la première partie de cette mélodieuse scène d’ouverture : Une grande gare, un bel air de piano qui couvre le bruit, air dont beaucoup se fichent. Beaucoup, ce sont les mêmes qui se plaignent parfois de ne pas avoir accès à ce type musique, musique que certain.e.s plaignant.e.s considèrent comme une musique de privilégiés… d’élites (le qualificatif tendance).
Autre constat. La gratuité n’intéresse pas grand monde ! Curieusement, si ce n’est pas payant et cher, cela semble signifier qu’il n’y a pas de valeur. Un fait de plus en plus avéré.
Bon, le film. Des thématiques assez parlantes comme le plaisir et la satisfaction de rencontrer quelqu’un qui fait sortir quelque chose de vous, la rudesse du métier de pianiste voire des métiers des arts classiques, l’obstination, la colère, le dérangement, la passion, acceptation d’un fait. Pour les deux derniers points, en effet, à quoi bon s’obstiner à fuir ce que l’on est, à rejeter ce qui vous permet d’être vous !? C’est en partie le contenu et la morale de ce film.
Le fond du film, c’est aussi un contenu dont on pourrait se dire que c’est vu et revu. Pour cause : La peur de faire confiance à quelqu’un qui vous veut du bien, de se voir accorder de l’attention sans contrepartie scabreuse. Hé oui, la « Bienveillance » est devenue un sacré concept de nos jours. On ne coupe pas au fameux : mondain versus une p’tite personne de la banlieue…le traitement de la classe sociale au cinéma à la peau toujours autant waterproof ; On remet le couvert avec le tout autant fameux : celui qui a tout et qui vient en aide à un pauvre petit paumé… banlieusard issu de l’immigration ; Ou encore : Se racheter une conduite, etc…
Honnêtement, pfuuu ! Cela done l’impression qu’il fallait donner du corps au film, et ma foi, ça passe, car ces redondances s’oublient très vite en fait.
Pour ceux qui affectionnent des films dévoilant les coulisses d’un lieu, les enjeux attenants surtout quand ils sont politiques, l’ambition personnelle, la bienveillance, observer celles et ceux qui ont la passion d’un art, vous serez servis.
Si vous aimez aussi les films où chacun protège mordicus son pré-carré (y compris de façon délétère) avec en toile de fond un choque des mondes, welcome !
Pour ceux qui apprécient Christin Scott-Thomas, elle qui a toujours une forte présence dans ses films, que cela soit son personnage ou elle-même, vous risquez d’être légèrement déçu du fait qu’ici on ne la retient pas, idem pour Lambert Wilson, ce malgré de bonnes prestas.
Car dans cette aventure musicale légèrement feel-good movie avec des beaux instants incarnés par le personnage de Michel Jonass, en effet, Jules Benchetrit et donc Michel Jonasz, ainsi que les airs de musiques donnant beaucoup de plaisir auditif, c’est cela qui se retient le plus.
À celles et ceux qui ont aimé Le Concert, 10 ans plus tard, Au Bout Des Doigts se présente à vous. Les similitudes surtout côté forme – l’émotion du premier finish – ne vous seront pas méconnues. Difficile de se contenir, vraiment !
Au Bout Des Doigts ce sont des destins qui y tiennent. Bonne toile !
« Il ne faut pas renoncer à ses rêves parce que l’on a peur de réussir »
« L’humilité est la vertue essentielle du musicien »
« Sans rythme, il n’a pas d’histoire, il n’y a pas de vie »
« Le génie c’est l’enfance retrouvée à volonté » Baudelaire.
- p.s : Bon bah, bande sonore à se procurer.