•Sortie France le : 21 août 2019 __ Vu le : 29 août 2019 •Synopsis et bande-annonce : latenight-vostfr (via ARP Selection/YouTube) •Chronique :
Une dinosaure impitoyable — Un milieu qui l’est encore plus qu’elle — Upload sous peine d’être spammer _
Ce film, c’est trois choses. Une vitrine, une comédie romantique, un film sur la passion, mais pas que ça en fait !
Hormis qu’il a pour lui en permanence le fait de mettre à mal – de façon passive – la virilité masculine, il évoque la discrimination dans le monde très fascinant de la télévision, les show télé. En effet, via des dénonciations dans de nombreuses situations, il se le permet en demeurant une comédie légère qui égratigne un ordre établi. Donc, petit conseil, évitez de commettre l’erreur de vous laisser uniquement éblouir par le fast de la comédie.
Pour cause, cette mission reconquête qui aborde l’inconsumable thème « Vivre son rêve » s’apparente à un hommage à toutes les femmes de pouvoir, pardon… au peu de femmes de pouvoir dans le monde, aux homos, aux basané.e.s, à toutes celles et ceux pas vraiment dans les « normes » physiquement parlant, à celles et ceux venus d’ailleurs pour se faire une place au soleil dans le monde des médias : les provinciaux, les ploucs, les bouseux et j’en passe de petits noms.
Rien qu’avec une gentille et innocente jeune femme qui est brute de décoffrage, mais très dans le vrai et droite dans ses talons aiguilles, le film aborde au moins trois discriminations.
Avec son héroïne qui incarne la femme de 50 ans et au-delà dans les médias, son objectif est limpide.
Oui, Late Night qui évoque la représentativité ethnique et culturelle dans les milieux élitistes que sont les médias, la politique etc…, traite aussi de l’impitoyable épée de Damoclès qu’est la courbe de l’audimat et des efforts qu’il faut employer pour rester dans le coup. Oui, rester « IN » surtout quand on est une femme et pire, une femme de 50 ans à Hollywood, à l’ère des réseaux sociaux, des médias numériques bien plus incontrôlables et véhéments pour ce qui est des jugements, de la transmission et diffusion d’une information, d’un comportement jugé par des X Y Z.
Il fait comprendre qu’il faut savoir être opportuniste pour faire son trou, qu’en gros, seul être utile à l’autre peut sauver votre peau quand vous êtes dans ce milieu. Il fait aussi comprendre que lorsque l’on est bien établi dans sa carrière, qu’il faut sortir de sa zone de confort, ouvrir les yeux, écouter les autres et ce qui se passe dans le monde, dans son monde pour éviter de tomber de trop haut. Quant au fait d’avoir le cuir bien dur et waterproof, il se passe de faire le rappel, tant cela semble évident au vue des nombreux coups bas et humiliations qui semblent subsister dans ce type de milieu, où avoir un pouvoir vous met toujours une cible dans le dos.
Côté rythme, ce film est vraiment en trois temps. Le premier est assez bof, redondant. Puis vint le retournement de situation, la lutte pour la survie qui rend le film intéressant à regarder, voire accrocheur, car on nous fait comprendre qu’un brin d’humilité et d’ouverture aux autres peuvent faire bouger beaucoup de choses. Puis re-redondant.
Alors, perso ! Je garderais en mémoire la dénonciation du traitement des femmes dans le mileu des médias qui semble être identique à celui de celles dans le show-business, le ciné, les grandes entreprises, les cabinets d’affaires, à la maison.
Oui, avec l’efficace dénonciation du traitement hommes-femmes dans les scandales sexuels et dans le milieu du travail qu’il nous présente, on peut dire que Late Night est un film féministe et que par conséquence, les différentes thématiques attenantes sont ce qu’il y a de plus intéressantes dans le film. En effet, la discrimination dans ce milieu et le traitement beaucoup plus favorable aux hommes, à qui il est presque tout pardonné, est bien relaté. Bonne séance !
- p.s : Emma Thompson est excellente en boss tyrannique façon Meryl Streep dans Le Diable s’habille en Prada… mais son personnage possède bien plus d’humilité et d’humanisme.