•Sortie France le : 23 octobre 2019 __ Vu le : 27 octobre 2019 •Synopsis et bande-annonce : horsnormes (via Gaumont/YouTube) •Chronique :
Bienveillance — Beaucoup de subtilité — Pas en mode apitoiement _
Après La vie Scolaire, Hors Normes, à nouveau un bon film sur le volontarisme, un film qui met en lumière sur grand écran des personnes dont on parle peu, dont les politiques se préocupent peu, des personnes qui font ce qu’ils peuvent avec peu de moyens, moyens qui, encore « grâce » aux politiques, sont de plus en plus amoindris. Passons !
Jeunes en insertion et autistes quel que soit le degré de gravité, point commun : le rejet de la société.
Hors Normes est un terme qui qualifie des personnes pas comme les autres, mais dans plusieurs sens du terme. Ici, ce sont des personnes handicapé.e.s et d’autres de toutes sortes qui les soutiennent et les accompagnent en donnant d’eux, sans contre-partie, pour que lesdits handicapé.e.s dont ils s’occupent ne deviennent pas des laissés pour comptes ou des parias.
La définition d’être hors-normes c’est parfois d’être parfois une personne qui ne rentre pas dans les cases, du fait d’avoir un profil qui ne colle pas aux étiquettes bien définies. Être hors-norme c’est – selon l’attractivité positive ou négative que vous dégagez – être sublimé ou être rejeté, bien souvent il n’y a pas de troisième choix… enfin, la société d’êtres humains que nous sommes ne l’a pas crée. Mais encore une fois, passons !
Dénonciations de situations, dénonciations de comportement.
Le handicap : « Des personnes qui ne rentrent plus dans des cases. »
Ceux qui sont en situation, ceux qui forment les encadrants de demain, ceux qui abandonnent leur vie pour s’occuper de leur enfant handicapé et pas toujours par choix, des associations qui se battent ou plutôt se demerdent, ce film nous montre, certes de façon apaisée mais assez justement le handicap et le réalisme du monde du travail, le handicap et la cohabitation avec un voisinage pas évident, nous montre que le handicap n’est pas qu’une question de physique. En effet, il établit un éloquent constat qui est que celles et ceux dit.e.s « les sains et saines » ont leur.s handicap.s : l’écoute et la confiance par exemple.
Film entre deux eaux dont vous apprécierez la sincérité, la bienveillance, ainsi que ses personnages et leur caractère, vous serez parfois émus, désolés, il vous fera entre autres comprendre que le problème du handicap – en France – dépasse la frontière de la réligion et du niveau social, car dans la vie : « On a tous besoin d’un coup de main » et cela quel qu’il soit, tant que cela est de bon cœur.
Donc Hors Normes des nouveaux maîtres de la comédie « populaire » française, les nommés Éric Toledano,Olivier Nakache !? (- N’y voyez rien de sarcastique ! -)
Hors Normes, vous y verrez et découvrirez – sauf si vous êtes concerné.e.s – le désespoir de personnes face à des situations exceptionnelles qui se sentent abandonnées : travailleurs sociaux comme parents ou proches et des novices, tous devant faire face à une ou des situations délicates. Des face-à-face dont celui d’une mère face à des inspecteurs disent probablement tout.
Abordant les personnes atteintes de trouble autistique sévère, le film qui met en lumière des métiers insoupçonnés ainsi que le mode de travail des structures dédiées est un bel et mérité hommage à deux hommes, hommage qui alterne instants légers et drôles souvent tranchés d’un coup par un instant qui met une claque, hommage qui vous fait parfois baisser les yeux de honte ou de gêne. Le présent hommage est aussi un instant de grande émotion, mais je vous rassure, tout cela se vit facilement grâce à l’intelligent fil conducteur qu’est l’enquête de deux fonctionnaires.
Même après son générique de fin, Hors Normes est un film qui ne vous quitte pas comme ça…heureusement. Bonne séance !
« IGAS* = Hauts fonctionnaires qui sortent de l’ENA, donc pas là pour faire de sentiments. »
« C’est paradoxal le problème du traitement de l’autisme. Plus vous êtes considéré comme un cas complexe, plus on veut que vous restez cloîtré chez vous »
« Le savoir-être. Quelque chose que personne d’autre que toi peut faire à ta place. »
- *IGAS = Inspection générale des affaires sociales (Agence publique) composée de Hauts fonctionnaires qui sortent de l’ENA. Dans le film, il est montré qu’en effet, ils ne sont pas là pour faire des sentiments. Votre structure est dans leurs…normes ou pas, point !
- p.s 1 : Film inspiré de l’histoire vraie de deux éducateurs l’association Le Silence des Justes qui vient donc en aide aux enfants et adolescent.e.s autistes de toutes origines, ainsi que celles et ceux atteint.e.s d’autisme sévère dit très complexe.
Au-delà de la démarche humaniste de leur action, la particularité de l’histoire de ces deux hommes est leur entente au-delà de leur différence : un de confession juive et l’autre de confession musulmane. Comme quoi ! - p.s 2 : Je ne sais pas où on en est en France avec le sujet du handicap, car il y a très peu de communications dans les médias à ce sujet. On ne sait pas grand chose sur l’avancée de l’amélioration côté prise en charge des personnes qui vivent avec un handicap quel qu’il soit en France, peut-être parce qu’on ne s’y intéresse que quand cela nous touche. Alors espérons juste que côté normalisation de la situation, qu’« On n’est pas loin ! » ou que dans un futur proche, on en sera pas loin.