•Sortie France le : 29 janvier 2020 __ Vu le : 6 février 2020 •Synopsis et bande-annonce : lavoiedelajustice-vostfr (via Warner Bros/YouTube) •Chronique :
L’Amérique et ses us — L’Amérique et ses coutumes — L’Amérique, sa Police et les Noirs …
Un novice dans la Cour des grands qui y a fait un apprentissage en mode accéléré et qui a trouvé quoi faire de son talent, La Voie De La Justice, « Just Mercy » en version originale, vous trouverez un semblant de Green Book : Sur les routes du sud, sinon un bon complément à celui-ci pour un dimanche cinéma culture G à la maison.
« Ton travail va contrarier beaucoup de monde ! »
De la part d’une maman qui en règle générale est une personne avertie, ce type de propos n’est pas anodin et n’est jamais à prendre à la légère.
Film au sujet grave, La Voie De La Justice, curieusement, tout a été fait pour qu’il soit accessible au plus grand nombre, son rythme et sa musique lors de ses instants creux l’attestent.
À travers l’histoire vraie d’un homme, un héros ordinaire, il est évoqué – à une époque passée mais pas vraiment révolue côté actes et comportements – le couloir de la mort, la pratique de la terreur autrement, mais ausi l’inéquité d’un combat, des méthodes versus des discours.
La Voie De La Justice témoigne de beaucoup de choses et en fait comprendre beaucoup d’autres. Moi, je tenais à relever celle-ci, une déduction : Que quand on lutte pour une cause, il faut insister pour comprendre, comprendre pour s’endurcir, s’endurcir pour ne pas flancher même quand tout paraît perdu.
Pour démontrer la largesse de son contenu ou son ouverture d’esprit, La Voie De La Justice vous surprendra quand avec une certaine subtilité il évoque le sujet des hommes qui se sont battus pour un pays qui leur a tourné le dos à leur retour…et pour le coup, on s’aperçoit que c’est toute couleur de peau confondue.
« Alabama La belle. » Sacré panneau de bienvenue.
Avec ce que l’on voit dans ce film comparé à ce qui s’y passe toujours, y a pas à dire, « La Belle » sait rester belle. C’est à se demander si la haine et la bêtise ne seraient pas la véritable fontaine de jouvence.
Autre constat qui n’est pas vraiment une spécificité valable que dans ce coin, cela est si bien dit : « Ici. On est coupable dès sa naissance ! » (- quand on nait et que l’on est noir bien-sûr -). La suite de ce constat est tout aussi troublant à entendre, car semble tellement évident depuis des lustres.
Oui, l’Alabama évoqué dans ce film ne semble guère avoir changé, comme le sud raciste américain, comme l’Amérique tout court.
En dehors de ces faits et de la portée de ce biopic, La Voie De La Justice est l’histoire d’une rencontre entre deux générations d’acteurs, deux générations d’acteurs noirs. J’insiste sur cette dernière remarque car leurs face-à-face vont au-delà de leurs échanges.
La Voie De La Justice, un film porté donc par un duo d’acteurs qui font oublier – quand on les regarde – leurs prestations plus ou moins réussies dans des comic book movies et qui du même coup fait que l’on regardera autrement un acteur qui lui-même a dû mûrir et dont j’espère l’image a changé. En effet, hormis Chronicle, Les Quatre Fantastiques, Kin, Creed, Black Panther, etc…, Michael B. Jordan, avant tout, c’est l’acteur principal d’un film qui m’a marqué, un film tiré d’un fait dramatique réel : Fruitvale Station.
La Voie De La Justice est passionnant et émouvant tout en étant un film humaniste qui parfois est dur. Souvent vous serez dégoûté de tant d’injustice quand en même temps, du fait qu’il s’y évertue, il vous fera reprendre un peu d’espoir, avoir foi en l’être humain… ne serait-ce qu’un peu. Bonne séance !
« Ce n’est jamais facile de s’exposer »
- Film inspiré de la vie et des combats de Bryan Stevenson au début de sa carrière d’avocat.