•Sortie France le : 2 juin 2021 __ Vu le : 20 juin 2021 •Synopsis et bande-annonce : deshommes (via Ad Vitam/YouTube) •Chronique :
Un homme qui en inquiète bien d’autres — Ces autres qui sont comme ils sont — Les apparences, même mauvaises, que l’on ne cherche pas à démentir pour bien des raisons …
Un écorché vif avec ses vieux démons face à la vindicte populaire ; Petit village de province où ce qui s’y passe s’y passe, ce qui se dit se dit, lieu qui malgré une légère caricature est le décor idéal pour un seul contre tous comme celui qui nous est proposé de suivre.
Accords et désaccords, divergences de point de vue, mise au point, piqûres de rappel, la thématique de la « Guerre d’Algérie, » qu’il y a des choses à dire, à montrer, afin de faire de sorte que rien ne s’oublie.
Assez complet comme une chronique sur la génèse d’un racisme latent au quotidien, la lâcheté, l’orgueil, la méchanceté, les liens familiaux tendus, Des Hommes à l’image de sa première partie est un film qui explore bien des sujets dans la thématique de l’entre-soi.
Petit bémol. En première partie du film, le récit narratif en voix-off tout du long donne l’impression de lire un livre et c’est bien ça le problème, un problème qui rend fade ce qui se passe à l’écran.
Comme une volonté de ne pas perdre les lectrices et lecteurs du livre éponyme devant le film, quand comme moi vous êtes un curieux attiré par le type de sujet abordé et que vous n’avez point lu le livre dont il est adapté, il y a de la déception du fait que l’on a une sensation de remplissage.
Toutefois, la même voix-off durant le récit qui concerne la description de ce qui se déroulait durant la guerre donne du corps à ce très intéressant moment, cela est limite captivant, il se produit un tout autre effet. Passons !
Des Hommes le film, partie 2. La temporalité Seconde Guerre Mondiale-Guerre d’Algérie, des témoignages qui nous situent et nous instruisent, des scènes pour montrer que des hommes et des soldats des deux camps n’ont pas été clean (ici, pas de prise de partie, il y a un équilibre en matière de répartition des faits), dans ce beau film qui contribue à sa manière à panser des plaies toujours grandes ouvertes de cette blessure psychologique post Guerre d’Algérie. Avec beaucoup de retenue, il y a l’évocation du traumatisme et des séquelles de toute part de la guerre, mais une guerre avec un ami intime dont l’approche et le vécu semblaient différent.e.s d’une autre guerre.
Interprété avec beaucoup de justesse par Yoann Zimmer et Gérard Dépardieu, nous assistons à une évolution particulière du personnage principal qui comme beaucoup d’autres à cette période a dû faire des choix. Cette évolution est aussi celle du film.
Des Hommes, le film. C’est une forme qui plaît ou ne plaît pas, mais oui, c’est le récit de la vie des soldats, des occupés et des actions, actes et exactions perpétrées de soldats qui demeurent…intéressants.
Oui, quand dans le seconde partie du film on nous plonge dans la vie des soldats français en Algérie, la première partie semble très vite anecdotique, presque futile tout en étant paradoxalement utile car elle pose certaines bases. Bref, pour faire simple, tout le film comme la seconde partie, c’est-à-dire évoquant essentiellement les actes durant la Guerre d’Algérie cela accompagnés des narrations voix-off riches qui s’y trouvent (des choses très fortes sont à entendre, surtout certaines précisions), cela aurait été plus efficace.
Des Hommes, un film dans lequel ce qui ne se raconte et ne se montre pas semble faire plus d’effet que si on le disait ou montrait.
Des Hommes, des souvenirs en forme de repentance, de témoignages utiles, de rafraîchissement de mémoires, instructifs sur ce pan de l’Histoire française récente et algérienne. Bon film !
« Je ne savais pas que la beauté faisait pleurer »
« Je ne suis pas arabe, je suis Kabyle »
« C’était les ordres »
« Ce que l’on a fait ce n’était pas la guerre ! Comment on appelle ça !? »
- Adaptation cinématographique du roman éponyme écrit par Laurent Mauvignier (2011) – PAS LU.