•Sortie France le : 7 décembre 2022 __ Vu le : 29 décembre 2022
•Synopsis et bande-annonce : nosfrangins (via Le Pacte/YouTube)
•Chronique :

 

– Film inspiré de fais réels –

 

De l’intensité — Du calme — Deux ambiances pour relater deux tragédies survenues une même nuit … ‎

Quand un acte empreint d’humanisme vire au drame, quand le fait de savoir que l’on a pas la bonne nationalité, ni la bonne couleur teinte de peau fait systématiquement de soi une cible ou un coupable ; Quand être un citoyen qui doit baisser la tête et raser les murs question d’avoir une chance de ne pas être violenté ou de ne pas mourir prématurément tué par ceux qui doivent le protéger, Nos Frangins, et dire que ce type d’injustice existe toujours en ces années 2000.

 

– « Je sais bien que depuis 1986, tout pouvoir est tétanisé par le syndrome Malik Oussekine*, // C’est ce qui hante tous nos gouvernants. Je pense qu’il faut se défaire de ce syndrome (…) et il faut absolument rétablir l’ordre »

(-Propos tenus parEric Zemmour, président du parti politique Reconquête, dans son appel à l’Excutif du dimanche 26 mars 2023 à rétablir l’ordre suite aux violences durant les manifestations contre la réforme des retraites. -) (Source France 24)

 

Enfin un film pour nous relater cette tragédie, celle d’une génération qui en est marquée, mais surtout une génération qui n’a pas oublié ce nom : Malik Oussekine. Ce nom est à jamais marqueur d’une tragédie humaine que la jeune génération connaît encore heureusement, Nos Frangins qui n’incite à rien, montre des choses et des faits, nous en apprend beaucoup sur cette histoire, surtout un autre nom, celui d’Abdel Benyahia, l’autre victime de cette effroyable nuit.

Détresse de familles en quête de réponses avec des parents qui savent faire la part des choses, des responsables politiques et des policiers pour qui certaines priorité‎s sont immuables, fonctionnement de l’IGS, la Police voltigeur motorisée, la politique interne de la Police, etc…, il y a de nombreuses thématiques dans ce film, mais curieusement, il y en a un qui interpelle plus que d’autres, la présentation d’un mystérieux et important personnage – selon les cultures – le gardien des corps à la morgue.

Nos frangins. 1986-années 2020, le comportement policier durant des manifestations, c’est désolant comme constat, pas trop d’évolution de ce côté là ou plutôt de la régression depuis un moment.
Oui en France, même aujourd’hui encore, des belles nuits se terminent en tragédie pour certain.e.s, cela même quand les victimes n’y sont pour rien et pour des raisons‎ que seuls ceux qui provoquent ces drames – plutôt que protéger le citoyen et la citoyenne innocente de cela – connaissent.

Comme dans tout corps de métiers, il y a des bons et des moins ou pas bons, mais quand on a de si lourdes responsabilités, ne doit-on pas être au niveau !?
Miroir. Il y a ce portrait de personnes qui s’engagent dedans sans conviction et qui se contentent de suivre les ordres, juste pour l’argent gagner sa vie versus l’envie d’autres de s’intégrer par conviction profonde ou encore, ‎des lâches en meute casqués et en uniforme versus le courage de citoyens qui osent témoigner contre eux, des dialogues de sourds versus de l’écoute inattendue voire improbable.
Le film n’élude rien, le réalisateur prend ses risques et assume ce qu’il montre voire dénonce, il nous confronte à des faits passés bien réels encore de nos jours.

Une réalisation avec un jeu d’acteurs qui vous fait oublier que vous regardez une fiction tant on vit les histoires, bien que triste côté contenu, cela fait du bien de voir ce style de film autant pour leur forme que comme ici leur précieux fond. Bonne toile !

 

 

• *Étudiant français âgé de 22 ans et d’origine algérienne, tué à Paris par des policiers en marge d’une manifestation contre un projet de réforme universitaire en 1986.
• p.s :  Encore aujourd’hui, victime de sa politique, juste entendre la voix de Pasqua donne des envies de… voilà voilà !

 

 

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