La vie rêvée de Miss Fran, ++++

•Sortie France le : 10 janvier 2024
•Synopsis et bande-annonce : la-vie-revee-de-Miss-Fran-vostfr (via Condor Distribution/YouTube)
•Chronique :

 

  •  Adaptation cinématographique de la pièce de théâ‎tre « Killers » écrite en 2013 par Kevin Armento. (Pas lu, pas vu)

 

Daisy Ridley Daisy Ridley …Daisy Ridley …

Fable délicate et originale qui m’a vite donné l’impression d’être devant la version féminine du film La Vie Rêvée de Walter Mitty, je voulais voir ce film car Daisy Ridley y incarnait le personnage principal, un personnage atypique mais très attachant, et aussi parce que la bande-annonce vue au cinéma m’avait enchanté.

Reposant, certes, La vie rêvée de Miss Fran n’est absolument pas un film qui se regarde pour se déconnecter du monde extérieur, parce que beaucoup de ses scènes nous ramènent souvent à notre condition d’employé.e et d’observateurs-observatrices du monde – souvent ennuyeux – qui nous entoure.
En effet, La vie rêvée de Miss Fran fait partie de ces films qui nous offrent une expérience originale de 7ème art.

Fran est comme elle est. Timide, dans son coin, pas très ouverte aux autres, se replie sur elle à la moindre contrariété, elle regarde et observe la vie des autres, donne l’impression de ne pas être au bon endroit et dans le bon corps. Elle donne aussi l’impression de vouloir être ailleurs, elle ne se sent pas intéressante, considère qu’il n’y a pas grand chose à savoir sur elle, elle rejette les autres et allez savoir le pourquoi de ce comportement.

Nous oblige à l’observation visuelle, impose son rythme, sollicite l’ouïe, nous contraint à composer avec la routine de son personnage principal, La vie rêvée de Miss Fran fait tranquillement passer le temps, un temps qui allez comprendre, instigue parfois à l’introspection.
Sans ses petites mélodies, le ressenti d’un film d’auteur simplet qui transforme l’ennui que l’on observe en poésie ne se ferait pas.

« J’aime les silences pesants. »
Robert, le nouvel arrivant aime les silences pesants et tiiiiinnn, Fran Larsen se réveille, quelque chose comme de la curiosité s’éveille en elle, mais plus compliqué, quelqu’un de nouveau et de différents des autres interfère dans son espace.
Film sur la communication et la solitude, donc évoque la socialisation compliquée, mais qui est Miss Fran, l’incarnation de ce comportement ?
Dans un tout type autre film, à l’aise, elle pourrait être une serial killeuse qui cacherait bien son jeu.
Ici, c’est l’ennui qu’elle tue, un ennui qui l’aurait transformée ou auquel elle ne tente pas réellement d’échapper, à l’image de son appartement qui semble être resté figé dans un autre temps, tant il est dans son jus.
À la vue de son attitude et de sa distance avec les autres, est-elle autiste ou une grande timide ?
La vie rêvée de Miss Fran se joue de nous, comme avec cette scène, une nuit, devant un cinéma où elle m’a fait penser : « Oh zut, ce n’était qu’un énième… » et l’instant d’après, il me faire dire ouf, bah non !
La vie rêvée de Miss Fran, je confirme qu’il ne s’agit absolument pas d’un film romantique décalé. L’œuvre raconte avec beaucoup de pudeur et de délicatesse la vie banale d’une jeune femme seule dans une ville américaine paumée, triste et humide, elle fait le portrait d’une jeune femme qui se couche avant 23h et qui se voit morte un peu trop souvent, une jeune femme « bizarre » incarnée à merveille par Daisy Ridley (Star Wars épisode 7, 8, 9).

Du film, je garde surtout cet échange entre deux femmes attablées car il incarne une grande vérité‎ de la vie. Des choses se passent, « très bien… » et maintenant !
Un film touchant qui se ressent comme tel ou pas, La vie rêvée de Miss Fran est particulier, on dirait un film grave traité avec beaucoup de pudeur et cela serait fait avec une grande maîtrise. Bonne toile !

 

 


 

@cineprochereviews