⌈ C’est l’histoire d’un homme qui en voulait (dans tous les sens du terme) – Celle d’un homme qui n’aime pas échouer – C’est l’histoire d’un homme qui fait partie de l’Histoire, un homme qui n’aimait pas les contrariétés et qui affectionnait la radicalité ⌋
En gros, c’est l’histoire d’un conquérant psycho rigide à mort et très loin dans sa tête, qui a plus que bien trouvé sa moitié, ou plutôt devrais-je dire son gourou ou second mentor.
Pas besoin de fiction avec des films SF et des robots tueurs venus du futur, cet homme était La machine à tuer parfaite et il a existé en vrai… malheureusement.
Entre romance et cruauté, le film est comme un témoignage sur les méthodes allemandes durant la préparation de la Seconde Guerre Mondiale.
Il n’est pas linéaire et permet de vivre plus intensément l’histoire. Pour preuve, les deux heures passent très vite, car ce qui y est relaté est intéressant malgré la noirceur et la dureté de certaines scènes.
L’instant est grave, mais tout est fait pour montrer qu’il y avait encore de la vie, donc de l’espoir.
Avec HHhH (Himmlers Hirn heißt Heydrich), on constatera qu’il n’y a pas eu de nettoyage que dans le camp des adversaires. Le film s’emploie à nous informer autrement sur une période, ainsi que sur l’implication de beaucoup et de nombreuses choses dont on nous parle peu, comme les événements en feu Tchécoslovaquie avec le courage d’un peuple face à la sauvagerie de l’occupant.
On peut aisément dire que le cinéma remplit encore une fois sa mission culturelle avec ce film qui explore à nouveau cette sombre période sur laquelle il reste encore tant à dire.
Des griefs toutefois !
Dommage que cela soit en anglais et pas en langue originale, car le ressenti principal est un manque criant d’authenticité.
Les stars américaines et britanniques Ok, mais on a déjà vu des films attrayants sur cette période sans superstars.
Aussi, l’actrice Rosamund Pike qui n’a pas trop eu à forcer pour le rôle. En effet, pour ceux l’ayant vue dans Gone Girl, il sera difficile de ne pas y penser tant il y a des similitudes dans le comportement de son personnage avec celle de Gone Girl. C’est elle qui provoque l’ascension quasi fulgurante de cette machine à tuer hors-norme. Vous voyez Frankenstein. Ici c’est pareil. Le monstre échappe quelque peu à son créateur.
M’enfin ! Tous ces griefs ne sont que des détails dans un bon film au sein duquel il y a aussi de la belle musique classique. Elle contraste avec les scènes de violences (peu et courtes, brutales et cruelles), mais ici, elle n’adoucit pas les « mœurs. »
HHhH est aussi l’histoire de jeunes hommes qui ont certainement évité que, très paradoxalement, cela soit encore pire, pour Paris notamment. Car Reinhard Heydrich est celui qui a pensé la « Solution finale » , celle consistant à « Être libéré de la juiverie » , idée allant bien au-delà de celle des ses supérieurs.
On s’instruit avec HHhH. Bon film, bonne toile !
- Adaptation cinématographique du roman du éponyme de Laurent Binet, publié en 2010 vainqueur du prix Goncourt du premier roman.
- p.s : Il y a des français dans cette production…française… avec des grandes stars d’Hollywood.