Jalouse, +++

 

⌈   Karine Viard – Un mauvais moment à passer – Film aussi pour les hommes.   ⌋

Jalouse ou un bon film sur la divergence entre générations avec une qui pique ses petites crises et qui aime que le monde tourne autour d’elle ? Une garce, une vraie, qui pourrit volontairement ou pas la vie des siens et de son entourage ? Une chose est certaine, la délicatesse ne l’étouffe pas, la subtilité n’est pas son fort et c’est bien ça le problème, tout comme l’erreur que feront beaucoup de spectateurs en ne s’arrêtant que sur la forme de ce film.

Car en y regardant de plus près, sans trop de se tromper, on dirait qu’il s’agit d’un film sur une période de la vie ou plutôt le fait de vieillir, et sur le fait de constater qu’autour de soi, tout se passe en mode accéléré, nous donnant l’impression d’être au ralenti. En gros, il peut être vu comme un film sur le thème de « sa place » à un instant de sa vie, plus précisément, au grand tournant de sa vie, femme comme homme.
On y trouve l’effet courbe ascendante versus courbe descendante avec une phase descendante d’un point de vue féminin assez bien abordée.

« Le monde est devenu un style »

Pour moi, Jalouse est un film dramatique avec de l’humour et pas l’inverse, comme sa bande-annonce pouvait le laisser entendre.
Il aborde le changement de l’univers de la femme qui entre dans une période délicate, une certaine période comme diront d’autres, qui est exploitée bien différemment que dans le film Aurore avec Agnès Jaoui qui lui, était beaucoup plus axé sur la femme et son corps, son environnement – où elle était aussi dépassée – et la façon dont elle abordait cette période était présentée avec de la positivité. Il y avait parfois du comique, mais surtout beaucoup d’empathie. En regardant Jalouse, ce sentiment là, certains spectateurs n’arriveront pas à l’avoir en suivant le personnage de Karine Viard – actrice surprenante quels que soient ses interprétations – car au bout d’un moment, c’est de l’agacement et l’apitoiement qui dominent quand on voit ses actes et ce, malgré le fait de voir la souffrance de cette femme, quand on se donne la peine de lever le rideau de la comédie.
Donc, j’insiste ! Si vous allez regarder ou avez regardés Jalouse, jetez un coup d’œil au très beau film Aurore.
Deux femmes, deux actrices, deux visions, deux interprétations de la femme dans la même période, l’arrivée de la ménopause.
En prenant du recul, les hommes aussi se reconnaîtront dans ces deux films (Jalouse et Aurore), dans une toute autre mesure bien-sûr. Car arrivé à un certain âge, c’est notre attitude, notre regard sur les choses et surtout sur les personnes, ainsi que sur la génération suivante qui évoluent…radicalement parfois, faisant que l’on prend peur, peur « d’être passé de l’autre côté de la barrière. » Accepter ou pas d’être ou de devenir « has been. »
Voilà voilà voilà ! Bonne toile !

 

  • p.s :  « Le vrai son s’écoute avec des platines. »
    La scène chez le marchand de disques est très éloquente. Mais, celle du face-à-face entre la prof bien établie et la nouvelle arrivée pour une explication en profondeur est celle où il faut vraiment se concentrer. Les piques qu’elles s’échangent sont bien trouvées par les scénaristes.

 

@cineprochereviews