Carbone, +++-

 

⌈   Un patron acculé – Des leçons pour être un bon entrepreneur – Un Depardieu qui ne fait pas dans la finesse.   ⌋

Droit à polluer, mode d’emploi…et bienvenue aussi dans le monde des PME, de la magouille et du grand banditisme. C’est un sacré monde des affaires qui nous est retranscrit à l’écran. Il donne l’impression que pour réussir en tant qu’entrepreneur, il faut être le filou des filous et surtout, ne pas avoir des états d’âme, en ne se gênant pas d’exploiter les failles du système. Mais attention de bien choisir son entourage, sinon…

« Le Commandement – La Richesse – Le Malheur »

Carbone, c’est un peu le jeu – à haut risque – du chat et de la souris, dans lequel un amateur est tout simplement une proie idéale, surtout s’il est un flambeur.
Il commence doucement et limite, il se peut que vous ressentiez comme un manque de crédibilité lors de la première partie du film, axée sur la technique qui certes est intéressante – voire indispensable pour que tout le monde puisse comprendre de quoi il en retourne – mais cette partie du film est plate, fade. Puis vient la partie polar, et là, c’est toute autre chose. Vous êtes absorbés par ce qui se passe à l’écran, même si vous vous doutez de ce qui va se passer à la fin.

En effet, très dans la technique côté arnaque du 21ème siècle, cette belle vie qu’ils s’offrent dans l’insoucience – car les jours de vaches maigres semblent loin – n’exempte pas de faire attention. On comprend assez facilement que plus dure sera la chute, quand certains protagonistes, qui ont eu les yeux plus gros que le ventre se retouvent avec les doigts dans un engrenage qui ne tourne qu’en avant, et c’est bien trop quand ils sentent tourner le vent, aïe !

Malgré les visages de la moralité et de la pondération incarné.e.s par des femmes, des mères avec des visions de la vie bien différentes et bien, elles ne peuvent rien faire face aux jeunes aveuglés par la facilité qui ont oublié certaines règles et surtout de surveiller leurs arrières. Ils semblent avoir oubliés comme trop souvent, que dans ce milieu, ceux qui les entourent trinquent aussi quand leur.s ennemi.s – sans pitié – les ont en ligne de mire.

Donc Actes-conséquences. Penser à ceux qui vous entourent, rester discret.
En l’espèce, on pourrait trouver que ce film ne propose rien de nouveau car il reste classique côté processus : la réussite, la profusion, l’insouscience amenant au manque de prudence, l’inconscience, se croire au-dessus des autres, s’improviser loup, négliger les conséquences sur les siens, toujours les mêmes qui trinquent au final dans ce type de film, la grande réussite puis la déchéance. En effet, Olivier Marchall n’invente rien avec Carbone mais il semble avoir bien exploité tous les aspects des deux mondes : la finance et le banditisme.

« L’argent, la seul puissance qui ne se discute jamais. »

« Il y a des connards qui sont partis en vacances en laissant les portes de la Banque de France grande ouverte. Il n’y a qu’à se servir. » (- Très bien vu comme métaphore ! -)

« C’est complètement absurde, mais c’est comme ça l’administration en France. »

« Parfois bien gérer une société c’est savoir la fermer au bon moment. »

Vous aurez compris qu’il y a des bonnes choses ou plutôt des choses justes dans ce film.
Cela ne sera jamais assez répêté, l’Avarice est un vilain défaut et le mélange des genres dans ce milieu très peu conseillé.
Bon film !

 

  • Film inspiré d’une histoire vraie, une vaste escroquerie à la taxe carbone (TVA carbone) voire la plus gigantesque fraude 2.0 et du 21ème : environ 8 milliards d’euros pris sans heurts – grâce à de la spéculation et des grosses failles dans leur système de paiement de la taxe carbone – des caisses de La Banque Centrale Européenne. Coût pour la France = environ 1,6 milliards.

 

@cineprochereviews