•Sortie France le : 3 novembre 2021 __ Vu le : 19 novembre 2021 •Synopsis et bande-annonce : burningcasablanca-zankacontact-vostfr (via UFO Distribution/YouTube) •Chronique :
Film Rock’n’Roll à tous les niveaux — Personnages forts — La musique, ce bel exutoire …
Un mélange des genres auquel on ne s’attend pas, surtout quand on va voir le film juste parce que l’affiche qui était belle a attisé votre curiosité…comme pour moi, surprise, mais une bonne !
Non croyants et non croyantes, ce film pourrait vous faire croire en l’existence d’un Grand Être qui tire les ficelles pour rassembler les âmes paumées et les pousser à s’élever mutuellement vers un mieux…ou sinon, qu’il s’agit de la punition d’une nouvelle génération de Djinns*.
La pute et le rockeur has been. Ok, cela n’est pas une rencontre improbable, mais quand la putain a un language dont le ton direct est spatial, qu’elle est belle à en devenir raide dingue et est d’un swag total, que le rockeur paumé qui est renvoyé à son passé pour échapper à un funeste destin est attachant car il est rock’n’roll dans tous les sens du terme, oui en effet, nous sommes bien loin d’un conte Disney et tant mieux !
Pas vraiment un conte de fée neo-modern donc, Burning Casablanca est un surprenant et réussi mélange des genres (thriller, western, romance, film dramatique, burlesque, grave, léger), dont le contenu est incarné par ses deux âmes perdues de personnages principaux auxquels on s’attache très vite.
Oscillant entre le léger, le drôle, le burlesque, le dépaysant, la gravité subite qui boum vous interpelle et vous déroute de votre tranquille plaisir visuel et auditif, on a…j’ai eu des frissons durant les beaux chants, ri durant les instants légers, aimé les plans larges sur la ville, surtout ceux sur les beaux quartiers qui abritent souvent des ordures de la pire espèce, je suis passé par toutes ces émotions tout en me questionnant du pourquoi est-ce que la plupart des dernières prod sur Casablanca ne mettait en avant que son côté sombre ?
Dans Burning Casablanca, les femmes arabes, d’une certaine façon, sont mises à l’honneur. Courageuses, belles, complexes, amoureuses sans bornes, Khansa Batma et Fatima Attif incarnent ces femmes au caractère pas facile dont l’absence créée un grand vide.
Burning Casablanca, c’est aussi la liberté ou plutôt le besoin de se libérer, de vivre sa vie, de se libérer des fantômes dans sa tête, se libérer de la douleur dans sa chair, et la mélancolie qui s’en dégage est comme un ensemble de messages fait pour nous interpeller, femmes comme hommes.
De la très bonne musique, avec deux grands instants :
J’ai eu un grand plaisir musical lors de la découverte de Mariem Hassan, chanteuse et parolière, un peu la Janis Joplin marocaine. L’autre est survenu quand l’impression d’entendre du Deep Purple ou du Led Zeppelin fut lors d’un concert qui marquait un formidable instant de solidarité et de respect.
Humour, décalage, romance, du drame, de l’action, à la fois hyper-moderne et traditionnel, ce film est vraiment Rock’n’Roll voire même un peu Tarantinesque. Bonne toile !
- *Créatures surnaturelles de la mythologique arabe pré-islamique.