•Sortie France le : 30 mars 2022 __ Vu le : 26 avril 2022
•Synopsis et bande-annonce : encorps (via StudioCanal/YouTube)
•Chronique :

Trahison — Accident — Un mal pour un bien et une qui s’en tire pas si mal que ça …

« C’est ça ou ne plus jamais danser ! »‎
Un petit souci de concentration, donc de respect de la discipline, et dans cet art qui est la danse classique, déroger à cette règle peut être fatal. En corps, au début, on peut se dire « mouais » , patientez et laissez le style Klapisch agir sur vous.

Black Swan avec Natalie Portman était flippant, mais très plaisant pour les chorégraphies présentées. Sans entrer dans une comparaison frontale, celles ici présentées sont superbes…en sus, les amoureux de Paris apprécieront les plans de vue de la ville (certes pas très nombreux), ceux de la Bretagne vont devenir fous.

Film militant à sa manière, il s’érige en dénonciateur de la destinée de la femme dans les ballets classiques qui apparemment est toujours tragique. Les vegans et les non-interessé.e.s par la culture littéraire en prennent aussi pour leur grade.
Cette dramaturgie contemporaine avec des jolies histoires dans un format Klapishien qui n’est pas conçue pour nous prendre la tête plaira ou pas. Mais en aucun cas il n’est dénué d’intérêt, car avec En Corps, Cédric Klapisch nous montre le travail ardu des danseuses et danseurs quel que soit leur style, leur catégorie, il filme avec beaucoup de délicatesse leur corps en mouvement ou blessé, donne beaucoup de place à la bienveillance, au lien, peu à l’arrogance‎ que la danse classique peu parfois dégager de par son image élitiste.

En Corps. Encore, en corps à corps, en accord avec soi, à notre corps défendant, émotionnellement et sentimentalement en désaccord,  il faut « Profiter de toutes les vies que la vie pourra nous donner. »
En Corps. Encore en vie, encore plus, la vie continue encore, il y a encore beaucoup de choses à vivre et les blessures psychologiques qui souvent sont plus profondes que des blessures physiques ou d’orgueil, hé bien il faut faire avec.
Cette histoire d’un rêve brisé et d’une reconstruction, vous n’irez pas la voir pour sa banale trame globale et les histoires périphériques – surtout celle d’une conséquence collatérale sans saveur et quelques caricatures, – non, vous devez aller la voir car les personnages sont attachants, les rencontres sont belles, les decouvertes pour le personnage principal – comme pour nous – qui mènent à de l’ouverture d’esprit et donc vers des nouveaux horizons sont nombreuses et l’instant que l’on passe en leur compagnie, surtout quand ils sont tous en Bretagne avec les beaux plans sur ses sublimes paysages, est assez agréable, reposant, introspectif même !

Art dansant, art culinaire, art de la résilience, l’art de se réinventer, la dualité des mondes ou plutôt la complémentarité des autres univers avec celui de la danse classique nous est proposée tout du long. Mais ce n’est absolument pas  pour les confronter, cela est fait pour montrer à quel point la passerelle de l’un vers l’autre (comme de la danse classique vers la danse contemporaine) est assez facile à franchir quand on se donne la peine de le vouloir.
C’est un peu tout le message du film, un message universel, celui de l’ouverture à l’autre. Aller les uns vers les autres pour les découvrir, pour grandir, s’élever, vivre sans avoir peur de l’autre ou de soi, le respect des uns et des autres, de l’art et de la passion des uns et des autres qui peuvent nous enrichir sans forcément se les approprier.

En Corps quoi d’autre !? MURIEL ROBIN. Le véritable étoile du film, et de loin !
Personne fidèle à elle-même, son personnage est tout simplement…comment dire… la grande majorité des scènes avec elle sont des instants profonds et touchants, drôles aussi.
Le 4 en ressenti, c’est elle, mais aussi pour les séances de danse, les pitreries de Pio Marmaï, l’émotion qui nous prend sans crier « gare », mais surtout MURIEL ROBIN !
Le 1/2 ? Parce je me suis senti concerné et donc touché par des belles choses que je ne m’attendais pas à voir et c’est ça En Corps, un film qui au démarrage semble quelconque puis vous accroche par de belles choses et vous conquièrent en réussissant à vous faire verser une sinon plusieurs larmes.
Bonne toile !

« Profiter de toutes les vies que la vie pourra nous donner. »

« Aller bien est un privilège. Faire un tour à côté de ceux qui n’ont pas cette chance, ça peut faire du bien »