Petite fleur, ++-

•Sortie France le : 8 juin 2022 __ Vu le : 23 juin 2022
•Synopsis et bande-annonce : petitefleur (via KMBO Films/YouTube)
•Chronique :

 

Psychologiquement vôtre — Métaphoriquement vôtre — Curieusement vôtre …

L’accouchement. Ce si bel instant qui montré comme ici, encourage à ne pas vouloir le vivre. La maternité et les jongleries du couple, pareil !

Film de genre français, il donne des noeuds au cerveau. Du type des œuvres décalées qui font parfois plaisir car non conventionnelles, Petite Fleur est un film rempli de mystères obligeant son public à rester dans l’attente pour comprendre ce qu’il y a comprendre.
Comme le film, son intrigue ne fera pas l’unanimité. Par contre, son personnage‎ français friqué et pédant donc qui se la joue avec une condescendance obtuse en reprenant les autres, un connard, non que dis-je un salaud comme il se qualifie lui-même et s’assume en tant que tel, vous allez l’adorer, car quand il arrive, c’est la joie. Il donne vraiment envie…de le buter. De fait, une question : « Le caractère et le comportement des victimes du concerné justifient-ils…parfois ses actes !? »

Afin de nous exposer une certaine vision d’une situation que nous avons un jour vécu ou vivons, la réalisation nous fait partager l’intimité d’un couple dont la situation semble plus réelle que nature, le genre de réalisme très froid, bien français, charme zéro, mais efficace.
Prend le temps de nous faire entrer dans son action, cela tourne beaucoup autour de la situation du couple. Je n’ai pas peur de dire que l’attente du dévoilement d’un mystère très bien contenu devient un peu longue au bout d’un moment.
À sa façon, l’ensemble global – forme comme fond – de ce film est tordu, et l’envie de connaître l’épilogue est obsessionnelle, faisant que les longueurs se ressentent encore plus.

Temporalité, le vrai du faux, réel versus fantastique, d’un coup, on ne sait plus ce qui se passe sur la grande toile.
Le film triste, redondant et ennuyeux du début devient un intriguant et mystérieux thriller mélangeant burlesque et trash, il nous plonge dans le questionnement.
Pourquoi celui qui fait ce qu’il fait le fait ? Pourquoi celui qui devrait être dans un certain état ne l’est pas ? Comme dans un temps passé où le jazz était considéré comme la musique du diable car musique jouée par des noirs, est-ce une métaphore ?
Petite Fleur est-ce juste du burlesque avec le meurtre et ses moultes possibilités comme sujet, tout cela sur fond de ‎l’intemporelle « Petite Fleur » de Sidney Bechet, ‎à un jour précis qui est le jeudi, comme un jour de rituel, mais un drôle de rituel ?
Petite Fleur est-ce un film sur la manipulation psychologique ou une excellente métaphore de l’expression « Tuer le temps » pour se défaire de la routine, routine qui semble être ‎une des thématique du film sinon son thème central, une routine qui semble être incarnée par un Diable bien taquin se trouvant être un excellent conseiller en tout, voire un bon copain !
C’est compliqué d’avoir une réponse, d’avoir des réponses durant un très long moment, sauf si dans la tête cela fait rapidement tilt et que l’on a vu juste.

– Attention, Spoil ! –
Car donnant l’impression d’aussi revisiter les sept pêches capitaux : L’avarice, la paresse, la gourmandise, la colère, la luxure, l’envie, l’orgueil, on se dit que c’est bien vu. Mais non, bien que semblant être un peu cela, c’est bien plus simple, au bout d’un long moment, le personnage du second rôle nous dit ce qu’il en est.
‎Et en fait c’est tout con !‎ Oui, la routine, son éternité, ses affres ou sa chance, bénéfique ou pas, voilà tout simplement ce que Petite Fleur aborde.
Dès lors, la personnification de la routine, si c’est bien de cela qu’il s’agit, alors là, rien à dire, elle est parfaite et celui qui l’incarne le fait avec brio, le délire est génial et nous parle…on se sent moins con en fait !‎
Mais malgré toutes ces intéressantes choses qui d’un coup prennent du sens, il n’y a pas de transcendance.‎

Ayant compris que j’étais devant une comédie sociale intello, burlesque et fantastique, j’ai trouvé que Petite Fleur n’était absolument pas dénué d’intérêt. Il faut en amont juste savoir ce qu’il nous propose, donc accepter de se faire spoiler le film. Car quand on va le voir sans aucune notion de son contenu, juste en se basant sur sa sympathique bande-annonce, oui, on peut ressentir une légère déception, alors que dans ce film cérébral, il y a des choses très intéressantes qui peuvent nous servir dans notre vie personnelle comme professionnelle.
Certes le désarçonnant et perché concept nous perd trop, mais si tous les films au ciné étaient simples, qu’il n’y avait pas de prise de risque de la part des cinéastes, le cinéma, sans celui de genre, d’auteur et indépendant serait-il réellement attractif ? Bonne toile !

 

« Le temps n’est pas le même pour tout le monde »

« Il n’y a rien dans le passé que le temps ne puisse régler »

 

 

 

  • Adaptation cinématographique du roman du même nom de Losi Havillio (Pas lu).

 


 

@cineprochereviews

Une réflexion sur “Petite fleur, ++-

Les commentaires sont fermés.