La colline où rugissent les lionnes, +++-

•Sortie France le : 27 avril 2022 __ Vu le : 9 mai 2022
•Synopsis et bande-annonce : lacollineoùrugissentleslionnes-vostfr (via Le Pacte/YouTube)
•Chronique :

 

2022_041_ LA COLLINE OÙ RUGISSENT LES LIONNES +++-‎

(9.5.022 _ 18h15)

 

Kosovo, un pays toujours en reconstruction — Des beaux paysages et des pierres tombales — La jeunesse du pays en pleine renaissance ou en pleine rébellion …

‎Œuvre intimiste faite par une jeune et très talentueuse cinéaste (Luàna Bajrami) qui reprend des codes et une trame que certain.e.s diront à juste titre : « Que c’est du déjà vu ! » , La colline où rugissent les lionnes est le genre de film qui s’adresse à une génération et dont la portée peut être grande pour les concernées. Donc peu importe les redondances, seul le message compte !‎

Afin d’éviter tout ennui en nous présentant une trame classique, côté montage, le film est conçu comme une invitation à comprendre ce qui se passe, il ne se livre pas facilement et c’est ce qui fait son attractivité.
Des jeunes filles qui vivent dans un village reculé et qui tuent le temps comme elles le peuvent, des jeunes filles dont on sent que certaines, à leur expression faciale et corporelle, à la peur qui les envahit quand on frappe à la porte de leur chambre ou tout simplement quand il y a une présence masculine, oui on sent que quelque chose de grave s’est passé il y a longtemps durant la guerre, s’est passé plus récemment ou se passe.
La Colline où rugissent les lionnes évoque  un pays de tradition, les traces d’un douloureux passé, des jeunes filles qui cachent bien leurs problèmes et douleurs‎, un patriarcat toujours bien présent.

On nous montre que les trois personnages principaux n’attendent rien des adultes car il n’y a rien à en espérer. Le bonheur, ces trois filles vont à sa quête, pas de la manière la plus simple, elles font avec leur arme et c’est là l’une des leçons du film.
Hormis la fin que j’avoue ne pas avoir compris, ce film sur la quête de la liberté, vivre sa vie, ne pas subir la fatalité, s’apprécie pour les nombreux ‎sujets forts qui sont traités. Jamais effectuée de façon frontale, l’intelligence des plans pour nous montrer et nous faire comprendre les choses ou les situations est remarquablement effectuée.

Bien que beaucoup de plans sur les personnages, l’ambiance générale et la lumière, mais surtout le contenu à la fois intimiste et militant font souvent penser au très viscéral film Mustang, il ne faudrait pas réduire La colline où rugissent les lionnes à cette comparaison.
Non, ce film est encore une œuvre qui met en lumière des êtres, un pays qui continue à panser ses plaies, et surtout une région riche de diversité culturelle, de paysages et de philosophie. Cette région c’est l’Europe de l’est, l’oubliée, le pare-feu de l’Europe de l’ouest face au sans complexe grizzly russe.
Bonne toile !

 

  • p.s :  La confrontation entre le groupe de filles qui sont nées, ne sont jamais sorties de leur pays, sont soudées apparemment par plus que des liens d’amitié et une « expatriée » qui vient passer les vacances est l’instant le plus instructif du film.

 

 


 

@cineprochereviews