•Sortie France le : 26 juillet 2023
•Synopsis et bande-annonce : sabotage-How to blow up a pipeline-vostfr (via Neon/YouTube)
•Chronique :

 

•  Adaptation cinématographique du livre « How to blow up a pipeline » d’Andreas Malm, publié en 2021. (Pas lu) –

 

Nouvelle génération donc nouvelle donne, et quand il faut y aller, hé bien, ils y vont les jeunes — Les politiques qui malgré cela, ne semblent pas trop se bouger ou juste prendre en compte les solutions extrêmes des personnes qui (ré)agissent de la sorte car se retrouvent dos au mur — Je pose ici cette question très contextuelle : « Mais demain, qui sera désigné comme le véritable coupable sur le banc des accusés de se qui passe aujourd’hui de point de vue climatique. Ceux qui défendent leur droit à l’espoir collectif ou ceux qui défendent leur strict intérêt financier ? » …

J’ai ma p’tite idée côté réponse à ma question, vous la vôtre. Bref, convergences, divergences, dissonances, Sabotage, et là, je le dis en toute subjectivité, est une œuvre que des parents sachant expliquer les choses, les décortiquer, doivent regarder avec leur enfant qui aurait pour dessein le militantisme extrémiste. Rien que cette qualification est sujet à débat !

Ce film inspiré d’un livre qui a fait et fait parler, devrait aussi être diffusé dans les établissements scolaires, car je trouve qu’il est un assez bon outil pédagogique, non pas sur comment faire des bombes ou devenir éco-terroristes, non, il l’est pour le bon traitement de la partie psychologie des personnages portés par l’éco-anxiété qui touche beaucoup de jeunes devenus, en France…partout en fait, dépressifs ou anxieux à cause d’elle.

« Des actions qui relèvent de la légitime défense. »
Actes illégaux, mais légitimes, tout est question de point de vue ou plutôt d’intérêts (moraux comme financiers), film engagé, film politique au contenu polémique, je ne sais pas ce qu’il y a de plus dangereux dedans : Voir la détermination, l’acte ou la facilité avec laquelle‎ on peut fabriquer des bombes et devenir un apprenti chimiste grâce aux tutos sur internet ?

Extrémistes, oui. Éco-terroristes, ça s’discute ! (- pour moi -)
Oui, cela se discute ou se dispute sur l’attribution de ce qualificatif aux personnes qui participent à ce type d’actes. Tout est une question de point de vue et de parti pris, voire juste juridique.
Mais ! Est-ce que les personnes qualifiées « d’éco-terroristes » qui bousillent les installations et actes de personnes ainsi que d’entreprises mettant à mal les ressources du bien commun qu’est la Terre, doivent être considérées comme tels du fait que d’une certaine manière, elles se défendent ?
Est-ce qu’agir ou réagir de façon si vindicative à l’encontre de personnes physiques ou morales (les entreprises) dont les actes et actions engendrent de la pollution atmosphérique portant atteinte à leurs vies (éco-terroristes) doivent forcément être vues que de la sorte ?
Est-ce que les désignés éco-terroristes qui agissent par conviction pour leur survie sont plus dangereux que ceux à qui ils s’attaquent et qui, question d’équité, pourraient eux aussi être affublés d’un nom ostentatoire et éloquent type : Éco-Terranicite, Éco-Géranicite, Éco-Liberticite, Éco-Capiticite ?
Encore une fois, tout est question de point de vue.

Le film côté thriller. Très simple : Tension tout du long !
Je l’ai trouvé accrocheur, souvent suffocant, et surtout intelligent dans son montage, il montre et évoque des choses très intéressantes que l’on soit, que l’on se sente concerné ou non par le sujet.
Grâce à la force de son montage qui effectue une exploration des personnages permettant au public de mieux les cerner et de comprendre leur.s motivation.s qui correspondent au mal-être de la jeune génération, Sabotage, – à ma grande surprise, et d’où le fait que j’ai trouvé le film intelligent – n’est pas un film à charge.
Très humain, semble vouloir être pédagogique, ne dégage pas de parti pris, n’encourage les extrêmes, il reste neutre et objectif.‎ (- Ce n’est que mon ressenti de spectateur dans la bonne quarantaine qui rappelle n’avoir pas lu le livre, est flexi-politique, s’intéresse à ce qui se passe autour de lui, voit et constate des choses, se désole de beaucoup de choses comme des agissements et faits parfois incongrus, qui s’inquiète de l’état du morale et psychologique de certain.e.s faisant parties des générations amenées à prendre notre place demain, bref qui s’interroge du cynisme de ce monde, alors je le suis aussi. Pas simple tout ça ! -).

Film social et sociétal aussi, il montre les inégalités, les iniquités sociales, les petites gens comme les locaux qui ont baissé les bras face aux envahisseurs ou plutôt colonisateurs capitalistes de leur lieu de vie‎. Je le répète, très curieusement, l’ensemble du contenu ne fait pas prendre parti pour un camp ou un autre et s’adresse à tout le monde.
Toutefois, il y a fort à craindre que ce film ne fasse pas bouger les lignes côté prise de conscience de ce qui pousse à devenir un.e activiste extrémiste, sorte de lanceur d’alerte qui ne se contente pas de dire qu’il y a un problème, car sait malheureusement qu’il sera entendu sans être écouté.
Une certitude au sujet du film : Les avis seront très partagés !

Thriller efficace, je reste focus sur le fond et trouve que c’est un bon film pour ce qu’il nous apprend sur la motivation, mais surtout la détermination de toutes celles et ceux qui agissent en faisant usage de ce type d’actions, de la violence qui peut être qualifiée de légitime, actions dont le bien-fondé idéologique sera toujours remis en cause. Bonne toile !

 

 

« Puisque la loi ne vous punit pas, nous le faisons »

 

 

•  p.s :  Question de s’enrichir cinématographiquement sur le sujet, j’invite à voir Night moves (2014) qui nous présentait l’action d’écologistes radicaux, ainsi qu’une certaine remise en cause du bien-fondé de leur action.

 

 

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