Making Of : Le monde merveilleux du cinéma, +++-

•Sortie France le : 10 janvier 2024
•Synopsis et bande-annonce : making-of-le-monde-merveilleux-du-cinema (via Ad Vitam/YouTube)
•Chronique :

 

 

Oh le casse-couilles, le brise ovaires Plutôt étonnant Assez désarçonnant au final …

Trois films pour le prix d’un, Making Of,‎ c’est jackpot !
Mise en abîme trop réelle pour douter de ses inspirations, Making Of oscille à merveille entre le documentaire et la comédie satirique.
Le film social en réalisation est prenant, le stress pour faire et boucler le film se ressent bien, ses tragédies, ses parties dramatiques de la fiction dans la fiction, notamment celle de l’apprentissage de la vie et du métier sont très intéressant.e.s à regarder.

Aléas, contretemps, bisbilles, divergences de point de vue, improvisations, passer beaucoup de temps à chercher de tout, la communication et surtout le manque de communication, que de choses à gérer sur un tournage.
Des obsessions, des combats d’ego qui offrent des prises de bec très prenantes, oui, apparemment il faut être très contorsionniste, surtout flexible avec son amour propre quand on veut rester intègre, faire son métier comme on l’entend, comme on souhaite l’offrir au public, il faut l’être, sauf si se braquer contre les personnes qui vous financent ne soit guère un problème.

Le film pose le problème de la dualité lors de la création d’une œuvre, ici de cinéma : Création en vue d’être rentabilisée, la finalité pour les financiers, versus la création à travers laquelle le réalisateur exprime son art au risque que la rentabilité ne soit pas au rendez-vous.
Prérogatives des financiers versus celles des créatifs, une hiérarchie bien mise en valeur faisant comprendre que le réalisateur n’est pas vraiment le maître à bord, Making Of est très intéressant du fait que l’œuvre traite frontalement de beaucoup de sujets inhérents au milieu du cinéma.
En effet, ses coulisses sont décortiquées, des petits propos qui font mouche expliquent bien des choses et se trouvent être plus efficaces que des longs discours.

Le film qui est concentré sur le travail, rôle, vie du metteur en scène ou réalisateur, montre que, même bien entouré, il est tantôt comme un homme bien seul, tantôt comme le chef d’orchestre d’une troupe, troupe, car son équipe s’apparente à un collectif qui d’une certaine manière est…liée comme dans une troupe.
Une flagrante vérité assoit le propos, une séquence étaye même le propos en montrant qu’à l’identique d’un cirque ou d’un théâtre ambulant, sur le lieu de tournage comme sur le lieu de représentation, on déballe, on remballe. Oui, bien des similitudes existent.

Dans Making Of :
– Emmanuelle Bercot est géniale ! Son rôle montre que le poste d’assistant.e de réalisation est probablement le plus important et que par conséquent, le pragmatisme semble être l’attitude qui doit régner pour boucler un tournage. Il faut avoir les pieds sur terre quoi !
– Jonathan Cohen est d’un naturel déconcertant.
– Denis Podalydès, le peut-être trop sous-estimé du cinéma français qui pourtant est une valeur très sûre, est impeccable !
– Le reste du casting n’est bien sûr pas en reste.

Nous présente les différentes faces et phases lors de la réalisation d’un film, Making Of est ‎un film très humain et est plutôt touchant au final, mais il est aussi contraceptif. Car voir la débauche d’énergie que semble réclamer cet univers, cela ne donne presque pas envie de se lancer dans ce qui s’apparente à une galère. Bonne toile !

 

 

« C’est une drogue dur le cinéma »

 

 


 

@cineprochereviews