Samba, +++

Quatre cas avec des personnages profils vraiment différents – Deux sujets de fond où l’objectif commun reste la survie – Une trop longue durée.

Globalement, c’est un beau film…pour les ouverts d’esprit, mais qui (me) laisse un goût mitigé côté forme.

En effet, le sujet de fond, d’une certaine gravité, est traité en long, en large et en travers, façon sauce aigre-douce et surtout,… saupoudré de romance et de comédie. Et c’est ce dernier ressenti qui me fait dire Dommage, car il y avait matière à faire quelque chose de très fort avec un tel casting. (-Cette remarque est celle d’un spectateur quelque peu déçu, rien d’autre-)
Même si les personnes en détresse ont aussi le droit de trouver l’âme-sœur en pareille circonstance, dans ce film, ça ne prend pas vraiment.
Donc conseil : où dès le départ, vous vous mettez en tête que vous regardez une comédie, ou vous faites fi du grief que j’ai à l’encontre de la partie romancée, car je la trouve mal placée et non pas déplacée. C’est juste que j’ai l’impression que l’édulcoration dans ce film gâche le sujet de fond, le périple d’un immigré en situation illégale.
Allez, passons !

Deux dans le vrai sans effusion et réalistes, deux trop dans l’empathie et qui donnent vraiment l’impression de racoler le spectateur surtout le personnage de Charlotte Gainsbourg. Frêle, effacée, gaffeuse, novice, son personnage ressemble à une mondaine parisienne qui sort de sa bulle – en mode B.A de l’année – et qui découvre l’autre monde, celle des galériens.

La réalisation nous prive d’être en empathie avec Samba et nous fait presque nous concentrer sur les deux personnages féminins, un peu plus intéressants.
Avec ce quatuor, le film montre qu’il y a plusieurs façon de vivre le fait d’être un clandestin. Un deux-deux avec d’un côté, ceux sur qui pèsent de lourdes responsabilités, et de l’autre, ceux qui le vivent en toute légèreté, car pour eux, dans leur tête, la vie c’est au jour le jour, et il faut en profiter quand l’occasion se manifeste.

Ce mix d’Intouchables et Un Prophète, qui à coup sûr attirera le plus large public possible, n’est peut-être involontaire, car trop visible, et c’est encore plus flagrant par le p’tit clin d’oeil à la fin au film Un Prophète.

Bon film, bonne toile !

 

 

  • Adaptation cinématographique du roman Samba pour la France de Delphine Coulin paru en 2011 (pas lu).

 

@cineprochereviews