Desierto, +++++

 

–  Gorge serrée – Mal de ventre durant toute la séance – Cœur qui bat fort  –

On peut vite oublier que l’on regarde un film et là, bam. Le danger est permanent et la mise en scène nous le fait bien sentir. On est dans l’attente d’un shoot pouvant venir à tout instant.

Dans les formes, de part la singularité de la prise de vue, on est comme ceux du film, pris au piège, c’est-à-dire pris dans l’esprit du film, de la traque où il n’y a que le ciel à prier pour vous venir en aide. Strident et prenant, le rythme cardiaque s’accélère et la respiration devient vite inconstante. Par moment, on peut se retrouver à retenir son souffle.

La volonté de part et d’autre est farouche. On vit le film et le choix du camp est vite vu…selon que l’on soit un humaniste ou un pervers !
Au-delà du film et sans polémique inutile. Il pourrait y avoir une forte et intelligente critique la société US américaine et pas qu’eux.
En effet ! Il y a là comme une extrapolation, un parti pris de montrer un visage peu glorieux de l’Amérique avec ses félés de l’Amérique dite « profonde », ceux se considérant comme les « Héritiers » des « Pionniers. » Car oui ! Il y a des migrants qui meurent dans nos océans et pour les survivants, nous nous permettons de le rejeter comme s’ils prenaient de tels risques par plaisir. USA vs Europe, il n’y a pas de sort enviable pour un migrant, enfin je pense !
Ce film relativise. La nature de l’homme est ce qu’elle est, tantôt bonne, tantôt méprisable.
Avec Desierto, le mythe du « Rêve américain » s’écroule quelque peu, et si on fait fi du traquenard se déroulant dans ce film, on voit un peu plus les dangers que bravent beaucoup – et partout dans le monde – dans l’espoir d’un petit mieux.

Intense et immersif à l’image de cette infernale traque par le chien, Desierto est un film sale et dérangeant au sens propre comme au figuré, un western sans concession d’une perversité implacable, qui ne donne pas envie de se retrouver en pareille situation surtout si on se sent pas capable de faire preuve d’autant de filouterie,de courage et surtout d’improvisation pour tenter de s’en sortir comme le personnage incarné par Gael Garcia Bernal.

 

  • p.s :  La première scène d’exécution est juste par moment insoutenable et la suite guère mieux. Si vous êtes d’une quelconque sensibilité, à éviter. Si une personne sensible compte vous accompagner pour aller voir ce film, par égard pour elle…et pour votre tranquillité, faites-lui comprendre que pour cette fois, ce serait mieux que vous alliez seul.
    Aussi, il y a un très très grand moment de jouissance, clebs de merde va ! Désolé pour tous les amoureux d’animaux domestiques, mais le chien dans ce film, p.t..n de bordel de merde ! Il est bien à l’image de son maître.

 

@cineprochereviews