Elle, +++

 

⌈  Détestée – Détestable – Perturbée et perturbante  ⌋

Une victime que l’on devrait plaindre, mais tout est fait comme pour ne pas y arriver. En effet, l’empathie ne vient pas et pire, l’apitoiement encore moins pour son tordu d’agresseur.

Ambiguïté, perversité, malsain à souhait, ce thriller est bien porté par une Isabelle Huppert impeccable, mais…

Il est dérangeant et obscène, car le comportement de son personnage – cette femme à qui il arrive ce qui lui arrive – mais surtout la façon dont elle gère son agression, risque d’en énerver pas mal.
Et pour cause, la réaction de la victime post-agression, dans ce film laisserait à penser que le viol « ce n’est pas si grave » , puisque qu’apparemment, il participerait à faire disparaître des limites comportementales que les victimes n’auraient jamais à explorer si elles n’avaient pas subi cela.
Pour faire moins alambiqué et direct : une bonne partie de ce film laisse insidieusement passer un message du genre : Se faire violer désinhibe et ne traumatise pas autant que cela. (- Muhmm. Je suis perplexe ! -)

Isabelle Huppert incarne une femme indépendante des beaux quartiers marqué par son viol – comme pour dire que cela n’arrive pas qu’aux mêmes – , qui dans un temps premier l’omnibulle, puis l’accepte pour finir par en jouer en faisant copain-copain avec son agresseur, lui-même, un personnage sans âme qui semble fermement s’ennuyer dans son couple ou est tout simplement un détraqué du ciboulot. Il est tout autant paumé, même face à celle sur laquelle il devrait avoir de l’emprise.

L’intrigue est tordue mais bien interprétée par deux acteurs qui nous font croire à l’histoire, d’autant plus que la mise est intelligente et efficace car l’ambiguïté est bien travaillée d’où un curieux sentiment. En fait, c’est un sentiment de gêne, le fait de se sentir partagé entre ce qui se passe dans cette fiction et la perception dans la vie réelle que certains mou du cerveau pourrait en tirer.

Bon film !

 

  • Adaptation cinématographique du roman français « Oh…  » de Philippe Djian, publié en 2012. (Pas lu)

 

@cineprochereviews